[Critique] Pierre Falardeau: je me souviendrai

Le documentaire Pierre Falardeau, produit et réalisé par Carmen Garcia et German Guttierez retrace de façon conventionnelle la vie et l’oeuvre de ce grand québécois.

Que l’on aime ou non ce grand homme libre, il faut voir ce film. Ceux qui le connaissent moins ou qui ne le connaissent qu’à travers ses films seront comblés, comme moi. Ceux-là découvriront un personnage, certes polémiste haut en couleurs, mais avant tout un passionné par ses racines, son pays et par sa culture francophone. Un passionné qui avait choisi l’image pour exprimer sa révolte comme d’autres choisissent l’écrit ou la chanson.

Bâti de façon très traditionnelle (un peu trop peut-être), le film présente les productions du cinéaste à l’aide de nombreux extraits. Organisé chronologiquement, le film présente l’évolution du cinéaste à travers le temps et dépeint les motivations profondes de ce pamphlétaire de génie. De ses premières bobines de jeunesse en noir et blanc tournées avec son ami Julien Poulin, jusqu’à la fin de sa vie, Falardeau aura fait de l’indépendance du Québec son cheval de bataille. Ses différents démêlés avec les institutions de financement sont abondamment commentés, notamment avec les entrevues de Bernadette payeur, sa productrice. De cette carrière cinématographique riche, le film a choisi de s’attarder sur les trois films majeurs que sont Octobre, Le Party et 15 février 1839.

En plus des extraits de films, Pierre Falardeau utilise un abondant matériel d’archives amassé par les auteurs durant la production. Outre les extraits d’entrevues d’époque, il y a aussi bon nombre d’entrevues avec des gens qui l’ont bien connu, Julien Poulin, Francis Simard et Manon Leriche en tête. D’ailleurs, ce sont les entrevues avec ses proches qui sont les plus intéressantes car elles apportent un éclairage différent sur le personnage. Celles avec Manon Leriche donnent de Falardeau une image plus intimiste et plus tendre. L’iconoclaste gueulard surmédiatisé se mue alors en père de famille attentif, en intellectuel ému à la lecture de Jacques Brel ou en sportif hyperactif. Un portrait assez différent de celui qui a nous a été abondamment servi par le passé.

La grande force de ce documentaire est donc d’avoir réussi à délester le personnage d’une partie de sa dimension polémique pour lui donner une présence beaucoup plus humaine, vibrante et poétique. Pierre Falardeau présente les deux côtés de ce grand homme libre, et constitue donc un portrait d’un grand intérêt. Que vous aimiez ou non Pierre Falardeau l’homme, vous serez agréablement surpris par ce Pierre Falardeau, le film.

Avec la participation de Manon Leriche et Paul Arcand, Denise Bombardier, Céline Dion, Jean-René Dufort, Jules Falardeau, le sénateur Gigantes, Richard Martineau, Bernadette Payeur, Luc Picard, Bernard Pivot, Julien Poulin, Francis Simard et Julie Snyder.

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Les notes :

★★★★★ Excellent
★★★★ Très bon
★★★ Bon
★★ Moyen
Mauvais

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