[Critique] Il était une fois les Boys : vieux succès

Pour ce cinquième épisode d’une franchise qui commence à tirer en longueur, on retombe dans l’enfance des Boys (mais l’équipe s’appelle les As) et on se gave de quétainerie. Malgré une surdose de bons sentiments, cette soupe aux grimaces passe assez mal .

Il était une fois les Boys (©eOne)

Le groupe dans Il était une fois les Boys (©eOne)

Ce cinquième volet de la franchise des Boys sera-t-il le dernier? À voir la tournure des choses, il y a de fortes chances que oui. À moins  qu’un producteur avisé n’envoie la gang à Stan sur la lune ou ne leur fasse affronter l’équipe du National[1] dans un match en chaise berçante. On ne voudrait pas être à la place de Marc Messier et du choix cornélien qu’il devra effectuer.

Tout comme la série télé, à laquelle le film emprunte une filiation technique et narrative non dissimulée, Il était une fois les Boys est très en deçà des épisodes précédents, en particulier les chapitres I et II, qui restent à ce jour parmi les meilleures comédies québécoises des années 80-90. Répliques mordantes, histoire d’amitié enjouée et personnages truculents égayaient alors la chambre de l’aréna. Hélas, ici, rien de tout ça, même si les jeunes boys, Girard et Lebeau font ce qu’ils peuvent pour éviter la noyade. Plusieurs personnages flirtent avec le ridicule et font sombrer le film dans une sorte de comédie satirique égocentrée sur son nombril de petite communauté tricotée-serrée. Il était une fois les Boys se paye le luxe de tracer des contours sociologiques de la famille québécoise des années soixante, de parler de conflits linguistiques, d’explorer les affres du jeu compulsif (et de les tourner en dérision d’ailleurs), et se laisse aller à parler de délinquance juvénile. Mais ce pudding chômeur est lourd à digérer. Les dialogues sont anémiques, les situations prévisibles abondent et les bons sentiments sont bien trop appuyés pour être sincères.

Cette nouvelle incursion du cinéma québécois dans le monde du hockey – la quatrième en cinq ans – ne réinvente rien, surtout pas la légende des Boys. Dire qu’il ne passera pas à l’histoire est un euphémisme. À l’instar de Pour toujours les canadiens, tabletté après trois semaines d’exploitation à peine. Ce n’est probablement pas ce qui arrivera au film de Richard Goudreau. Le box office devrait être favorable, propulsé façon Saturn V par une campagne médiatique de taille et par un vendeur  de burgers implanté partout en région. Générer des revenus pour remonter les statistiques, voilà bien la seule raison d’exister de ce film, produit au nom d’une sacrosainte « diversité culturelle » voulue et encouragée par la SODEC. Attention toutefois, à en croire l’expérience de Hot Dog sorti cet été, la junk food n’est pas ce qu’il y a de plus performant en termes de commandite.

[1] Pour ceux et celles qui sont à des lieux de ce sport, le National est l’équipe phare de la série et du film Lance et compte.

Il était une fois les Boys – Comédie – Québec, 2013, 1h50 – Dans une petite communauté du Québec, deux groupes de jeunes s’affrontent sur la patinoire. Drames et esprit de solidarité feront de l’affrontement final un moment mémorable pour les As – Avec: Marc Messier, Rémy Girard, Pierre Lebeau, Luc Guérin, Yvan Ponton – Scénario et réalisation: Richard Goudreau – Production: Michel Gauthier, Richard Goudreau, André Rouleau et Lenny Jo Goudreau

Ma note: 

Les notes :

★★★★★ Excellent
★★★★ Très bon
★★★ Bon
★★ Moyen
Mauvais

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