[Critique] Sur le rythme: cadence forcée

Réalisé quasi exclusivement pour les jeunes, on aura fort probablement un beau succès commercial auprès du public adolescent, maître du box-office.

Mylène St-sauveur et Nico Archambault dans Sur le rythme de Charles-Olivier Michaud

Mylène St-sauveur et Nico Archambault dans Sur le rythme de Charles-Olivier Michaud – ©Films Séville

On a beaucoup vanté les mérites de Sur le rythme, en mettant en avant sa caractéristique de « premier film de danse québécois ». Le produit est alléchant, l’emballage est beau. En tant qu’objet de cinéma, le constat est hélas beaucoup plus limité, le scénario absent et l’interprétation plus qu’hésitante en font une série B vite oubliée.

On doit reconnaître que les nombreuses scènes musicales de Sur le rythme (j’en ai compté une dizaine) sont entraînantes. Sans temps morts, les numéros dansés font preuve d’une maîtrise technique sans faille. La caméra suit le rythme, se rapproche des personnages ou se fait plus discrète, en fonction de leur humeur. Le montage est adroit (il a fallu insérer les scènes filmées avec Mylène St-Sauveur et celles faites par sa doublure) et se trouve bien en phase avec le tempo du film.

L’autre point appréciable du film réside dans une musique et une chorégraphie enlevantes. Avec Mario Sévigny (À vos marques party!) à la baguette et le tandem Nico Archambault/Wynn Holmes à la chorégraphie, les scènes musicales offrent un éventail festif et varié de rythmes, de lieux et de styles de danses qui, misent ensembles, procurent de vrais moments de plaisir.

Mais si ces aspects sont satisfaisants dans l’ensemble, il en va tout autrement pour ce qui est de l’histoire. Sur le rythme souffre gravement du symptôme du scénario absent. Ici, nos neurones ne reçoivent en pâture qu’une histoire édulcorée à l’extrême, truffée de bons sentiments, remplie de personnages secondaires insipides et garnie d’un énoncé de base à deux sous (si t’as un rêve crois-y et fonce!… original, non?).

À l’instar de nombre de comédies musicales hollywoodiennes, passées ou plus récentes, Sur le rythme se consomme sur place et ne persiste que le temps de sa projection. Certes, je suis plus proche de l’âge des parents que de celui des danseurs et je ne rentre certainement pas dans le public-cible de ce produit visant quasi exclusivement les moins de 20 ans. Ce n’est toutefois pas une raison suffisante pour ne pas leur offrir un peu plus de consistance.

En résumé

Sur le rythme présente les qualités et les défauts de la plupart des comédies musicales et ne réinvente rien. Basé sur un scénario réduit à sa plus simple expression et dénué de tout contexte social québécois, Sur le rythme mise sur sa musique et sa chorégraphie alertes et sur sa réalisation rythmée. Ce sont là les principaux atouts de cette production commerciale destinée à un public adolescent.

Sur le rythme – Québec, 2010, 1h33 – Contre l’avis de ses parents, une jeune femme quitte ses études classiques et se lance dans sa passion pour la danse. Elle tombe amoureuse de son partenaire et part en tournée avec lui – Avec: Nico Archambault, Mylène St-Sauveur – Scénario: Caroline Héroux – Réalisation: Charles-Olivier Michaud – Distribution: Les Films Christal

Ma note: 

Les notes :

★★★★★ Excellent
★★★★ Très bon
★★★ Bon
★★ Moyen
Mauvais

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