Résumé du film C’était le 12 du 12 et Chili avait les blues

La nuit. La neige. Une gare ferroviaire. Le contrôleur annonce qu’en raison des conditions météorologiques tous les trains sont cancellés.

La nuit. La neige. Une gare ferroviaire. Le contrôleur annonce qu’en raison des conditions météorologiques tous les trains sont cancellés. Quelques dizaines de voyageurs disparates se retrouvent donc prisonniers de cette gare, dans l’attente de leur train, vaquant et passant le temps comme ils peuvent. Un homme au bar nettoie ses chaussures avec des napkins ; un autre commande un café avec beaucoup d’eau ; des jeunes filles parlent de La nausée, de Jean-Paul Sartre.

Charlotte Laurier dans C'était le 12 du 12 et Chili avait les blues

Charlotte Laurier dans C’était le 12 du 12 et Chili avait les blues

Dans les toilettes des hommes, un homme d’un certain âge passe de l’eau chaude sur le sachet en plastique contenant des poissons rouges. Il ferme le robinet et pousse la porte d’un compartiment. Il découvre alors une jeune fille affolée, assise sur le siège des toilettes, en pleurs et un pistolet dans la bouche comme si elle était prête à se faire sauter la cervelle. L’homme se dirige immédiatement vers le comptoir du chef de gare, qui sans se presser et sans trop y croire, le suit finalement.

Mais la jeune fille a disparu. Il insiste, mais le chef de gare a d’autres chats à fouetter et s’en va en se moquant. Devant l’indifférence de l’autorité, l’homme cherche dans la salle d’attente celle qui a quelques instants plus tôt tenté de mettre fin à ses jours. Il aperçoit alors une jeune fille qui lui ressemble, il s’approche et engage la conversation. Mais la demoiselle ne comprend rien à son manège et le chasse…

L’homme se retourne et voit alors une cohorte de jeunes filles en jupes carottées… c’est une classe d’étudiantes du Couvent Marie-Reine-des-coeurs s’apprêtant à faire une sortie de groupe. Laquelle est-ce? Pour en savoir plus, il cherche la responsable des jeunes filles et lui explique la situation.

Soudain, dans son dos, il entend un « c’est moi que tu cherches » venant d’une jeune et jolie brunette aux cheveux longs qui lui montre le pistolet. Ils vont s’attabler au restaurant de la gare et engagent la conversation autour d’un café. Elle s’appelle Chili. Elle veut mourir parce qu’elle est tannée de la vie nord-américaine, excessive face à la détresse des autres. Mais comme là ça va mieux, Chili lui confie le pistolet. Elle le quitte et s’en va pleurer aux toilettes. Elle ne revient pas, il part à sa recherche.

Les voyageurs sont priés de faire preuve d’un peu de patience ; les trains repartiront dans quelques heures. I repeat, the trains are not stopped forever

L’inconnu et Chili sont de nouveau réunis. En fait, elle ne va pas si mieux que ça. Elle se raccroche à lui dans l’espoir de trouver un peu de consolation. Mais lui, très surpris par la tournure des événements – et des sautes d’humeur de la gamine – ne sait trop quoi faire en pareille situation. Ils s’enferment dans une salle isolée servant d’entreposage. « Dans l’aspirateur on se suicide pas souvent » confie-t-il pour justifier son incompréhension. Alors, dans cette pièce suspendue dans le vide, à l’abri des regards et des quolibets des autres, les deux êtres solitaires apprennent à se connaître.

Elle lui parle des frasques de sa mère et de son équipe de crocketteurs, échange ses souvenirs intimes autour d’une photo de famille où Maurice Richard est juste là… en dehors du cadre. Peu à peu, la complicité s’installe entre l’étudiante et le vendeur d’aspirateurs. Il va lui acheter de l’aspirine au restaurant d’en haut… « en prenant bien soin de regarder des deux bords avant de traverser ».

Après son retour, ils se remettent à discuter. Chili cherche en ce bel inconnu des réponses à ses questions existentielles. Lui, ne lui parle que d’aspirateurs, de succeur, de rallonge… elle se moque de lui et rit aux éclats, mais fond en larmes l’instant d’après parce qu’il ne lui a pas dit son prénom. Lui c’est Pierre-Paul, honnête représentant de commerce en aspirateurs.

Pendant ce temps, les voyageurs attendent toujours. Au restaurant, quatre jeunes filles refont l’histoire d’À l’est d’Éden et discutent de pauvreté. Retour en arrière sur la jeunesse de Chili, une erreur de jeunesse, comme lui a trop souvent répété sa mère.

Y’a rien de plus pauvre qu’un pauvre qui habite à côté d’un riche
– Une voyageuse avertie

9h45. Le chef de gare sirote tranquillement son thé. Chili et son inconnu sortent de la salle d’entreposage. Elle le nomme Pierre-Paul ; elle tente par tous les moyens de lui hurler son désespoir, face aux erreurs de la vie, face aux atrocités de ce monde. Dans son dos, les copines déblatèrent toujours. Puis c’est l’histoire de Bébert qui a bien essayé de se la faire dans le char… Ils déambulent dans le hall de gare.

Elle lui apprend alors que ce n’étais pas elle dans les toilettes. Le gun? Elle l’a trouvé dans une poubelle! Outré par son comportement et pour avoir abusé de lui, le représentant de commerce s’en va… Elle le suit. Il s’est fait tromper par une usurpatrice d’identité ; quelqu’un qui se fait passer pour suicidaire pour obtenir l’attention des autres!

10h38. Pierre-Paul est seul au bar, tentant de digérer cette nouvelle. Elle se rapproche et fait toute une scène à un client pour qu’il lui cède sa place. Elle s’assied, s’excuse, et se met à lui raconter une vieille histoire de suicide afin d’expliquer sa conduite. Flashback à l’automne dernier. Dans un party champêtre, alors que l’un des soupirants de sa mère conseillait à Chili de croquer la vie à belles dents, elle, pour lui hurler sa haine, avait croqué une coupe de cristal, se retrouvant bien entendu les lèvres en sang.

Après cette nouvelle confidence, Chili et Pierre-Paul se retrouvent dans un wagon vide, où ils font l’amour car « faire l’amour, ça fait du sens, en tout cas plus de sens que de dormir avec des fers à refriser ».

Le temps de la conclusion est venu. Pierre-Paul souhaite à Chili de s’en sortir. Dans la gare, ils jouent au hockey sur table, se blottissent l’un dans l’autre. Conclusion de Chili qui tire un trait définitif sur ses blues, qui duraient depuis la mort de son père. Les deux protagonistes comprennent qu’ils ne se reverront peut-être jamais. « Faut que j’aille là… » lui dit-il. Elle se dirige au jukebox et fait jouer Losing you de Brenda Lee.

Il quitte la salle et s’engouffre dans le souterrain qui le conduit à son train. Elle remet le pistolet dans son sac.

Générique de fin.


Résumé détaillé rédigé par Charles-Henri Ramond, ©octobre 2016 – Merci de respecter les droits d’auteur et de ne pas dupliquer ce contenu sans autorisation préalable.


Les photos sont une gracieuseté de Michèle Brunel. Retrouvez-les ainsi que des centaines d’autres sur son blog, http://roydupuispictures.over-blog.com/

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