Béatrice Picard, figure emblématique du théâtre, du cinéma et de la télévision québécoise, est décédée mardi, à l’âge de 96 ans. Riche d’une carrière de plus de 60 ans, la doyenne des comédiens au Québec était née à Montréal en 1929 et avait débuté très jeune dans le métier, après avoir suivi les cours de théâtre du comédien Jean-Louis Barrault à Paris.
Elle a fait sa marque dans plusieurs radioromans, avant d’accéder à la notoriété dans les années 1950 et 1960, période dorée des téléromans fondateurs du Québec (Le Survenant, Cré Basile, Symphorien, Le Temps d’une paix).
Artiste polyvalente, elle a aussi marqué la scène théâtrale québécoise et a également prêté sa voix à de nombreux personnages réels ou animés, dont la célèbre Marge Simpson dans la version québécoise des Simpson.
Béatrice Picard a également participé à plusieurs films importants, souvent en y apportant une touche de caractère ou de fantaisie. Parmi ses rôles de cinéma les plus marquants, citons Taureau (Clément Perron, 1973), Les Mots gelés (1973) ou Il était une fois dans l’est (André Brassard, 1974). Après une pause d’une dizaine d’années, on la retrouvera dans plusieurs films des années 2000, dont Le Neg’ (Robert Morin, 2000) ; La Neuvaine (Bernard Émond, 2005) ; Dans les villes (Catherine Martin, 2006) ; Ma tante Aline (Gabriel Pelletier, 2007) ou encore L’Âge des Ténèbres (Denys Arcand, 2007). En 2017, Béatrice Picard avait incarné le personnage-titre dans Marguerite, un court métrage en nomination aux Oscars. Sa dernière apparition au grand écran remonte à 2023, dans le suspense Frontières de Guy Édoin.
Son exceptionnelle longévité et sa contribution majeure à la culture populaire québécoise lui ont valu au fil des décennies nombre de récompenses et d’honneurs, dont l’Ordre national du Québec en 2012.
