Le cinéaste Denis Côté a été honoré par le Gouvernement du Québec qui lui a remis le Prix Albert-Tessier 2024, la plus haute distinction attribuée à une personne pour sa contribution remarquable au domaine du cinéma au Québec.
Le réalisateur – qui présente ces jours-ci au Festival du nouveau cinéma, Jours avant la mort de Nicky, son plus récent court métrage – rejoint ainsi une quarantaine de cinéastes québécois prestigieux qui ont obtenu cet honneur par le passé (Denys Arcand, Paule Baillargeon, Michel Brault, Gilles Carle, André Forcier, Claude Jutra, Arthur Lamothe, Robert Morin, Alanis Obomsawin, Pierre Perrault, Anne Claire Poirier et tant d’autres).
Ce prix, ça n’a rien à voir avec les festivals, c’est comme l’impression d’être arrivé chez moi. L’État québécois qui salue mon travail, il y a quand même une très grande fierté. C’est juste assez étrange parce que je suis encore jeune! -Denis Côté
Trente ans se sont écoulés depuis ses premières expérimentations cinématographiques. Il a désormais à son actif 15 longs métrages, un moyen et plusieurs courts. Prolifique, sa carrière fait de lui l’un des chefs de file du cinéma d’auteur québécois, et, peut-être, celui qui a le plus voyagé avec ses films.
De fait, depuis Les états nordiques (2005), ses oeuvres ont été présentés en première mondiale dans les plus prestigieux festivals du monde et ont été sélectionnées dans des centaines d’événements tenus sur les cinq continents. Citons à titre d’exemples ses participations au Festival de Cannes (Carcasses, 2009), à la Berlinale (Vic et Flo ont vu un ours y a remporté l’Ours d’argent en 2013 et Hygiène sociale lui a valu un prix de mise en scène en 2021), au festival de Locarno (Les états nordiques, Elle veut le chaos et Curling lui ont valu des prix), à celui de San Sebastián (Répertoire des villes disparues) et au TIFF (dont Mademoiselle Kenopsia, son plus récent long).
Ce que j’aime chez Côté c’est qu’il refuse obstinément de faire ce que l’on attend d’un cinéaste de sa réputation. Il tourne souvent avec des budgets dérisoires, il alterne court et long, mélange fiction et documentaire, et ne cherche pas à plaire. En ressort une Å“uvre échevelée, sans compromis, certes parfois aride ou déstabilisante, mais toujours distinctive. L’humanisme, les traits d’humour, les dialogues au couteau, les situations absurdes et les personnages de la marge font aussi la richesse de sa filmographie, qui nous réserve sans doute encore pas mal de surprises.
À noter également que Rémy Girard a remporté le prix Denise-Pelletier, qui reconnait la contribution remarquable d’une personne aux arts d’interprétation, en chanson, musique, art lyrique, théâtre, danse, humour et cirque. Il fait suite à Marie Tifo qui avait remporté le prix en 2023.