Après Chuck (2016) et My Salinger Year (2020), Philippe Falardeau revient à la langue française avec Mille secrets mille dangers, adaptation du roman éponyme d’Alain Farah qui avait remporté le Prix littéraire du Gouverneur général en 2022. Dans cette comédie dont il a signé le scénario en collaboration avec l’auteur, il est question de la folle journée de mariage d’un Québécois de parents libanais tenaillé par les angoisses et la maladie.
Tourné à l’automne 2024 dans plusieurs lieux iconiques de Montréal (Orange Julep, Biosphère, Parc Jean-Drapeau, Oratoire Saint-Joseph, Vieux-Port…), mais aussi dans des endroits moins connus (les tours d’habitations de Ville Saint-Laurent), Mille secrets mille dangers (Lovely Day) est le dixième long métrage de Philippe Falardeau, sa quatrième adaptation.
Le film a été présenté en première mondiale lors du 50e Festival international du film de Toronto. Plusieurs autres festivals s’ajoutent, dont le Festival international du film de Busan, en Corée du Sud, ou le Festival du film de Hambourg, en Allemagne.
La première québécoise de Mille secrets mille dangers s’est tenue au Festival de cinéma de la ville de Québec, quelques jours avant la sortie en salle, le 19 septembre 2025.
Notes du réalisateur
J’ai d’abord lu Mille secrets mille dangers dans un contexte difficile. Mon père venait de mourir et je tournais la série Le temps des framboises. Il est question dans le livre d’Alain de la mort de son amie Myriam et de sa propre maladie intestinale. La lecture était trop difficile pour moi et j’ai dû l’arrêter. Je ne l’ai reprise qu’une fois le tournage de la série terminée, qu’une fois la mort de mon père absorbée. À ce moment, je me suis spontanément identifié au Alain du livre, à sa relation avec l’anxiété. Les personnages anxieux traversent mon oeuvre, mais je n’avais jamais fait de l’anxiété le sujet central d’un film.
Mille secrets mille dangers m’a convaincu qu’il était possible de faire un film sur l’anxiété qui ne soit ni complaisant ni déprimant. L’anxiété arrive souvent de manière inattendue, sans déclencheur apparent ; les premières fois, on a de la difficulté à nommer ce qui nous arrive, figé dans un état d’anticipation permanente, seul avec nos peurs, retourné sur nous-même. L’identification des causes vient plus tard, parfois jamais. La médication devient une tentation, puis une habitude.
Une des choses qui m’a séduite dans le roman, c’est sa déconstruction du temps. Je tenais à conserver l’esprit de cette structure dans l’adaptation. On y déconstruit une anxiété et, sans ces sauts dans le temps, le film perdrait de son intérêt dramatique et de son caractère ludique. La force du livre, et de la littérature en général, tient dans cette capacité d’alterner entre le passé, le présent et le futur, d’utiliser des flash-backs et des flash-forwards à l’intérieur d’une même phrase, sans jamais arrêter le flot de la rivière. Ceci dit, j’ai dû faire attention, car au cinéma les flash-backs et les flash-forwards sont plus laborieux et explicatifs.
Les notes ci-dessus sont extraites, sans modification, du dossier de presse du film.
Résumé
Le jour de son mariage avec Virginie, les violentes crises d’estomac d’Alain refont surface. Leur origine ne tient pas tant aux frites grasses qu’il a avalées à la va-vite sur le chemin de la cérémonie. Non, ses angoisses sont bien plus profondes. Elles prennent racine dans une maladie de Crohn héritée de son père, Elias, dans une enfance marquée par la séparation de ses parents, ou encore dans une adolescence bouleversée par la trahison de son ami Baddredine. Peut-être aussi dans l’indolence de son cousin, Édouard, embarqué dans une combine immobilière douteuse. Tous ces soucis — et quelques autres encore — font que la journée d’Alain s’annonce mémorable…
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Neil Elias (Alain), Hassan Mahbouba (Édouard), Rose-Marie Perreault (Virginie), Georges Khabbaz (Elias), Hiam Abou Chedid (Yolande), Farès Chaanebi (Baddredine), Rose-Anne Déry (Myriam), Paul Ahmarani (Wali Wali), Natalie Tannous (Nathalie), Joëlle Thouin (Ruby), Paul Doucet (le curé), Jules Philip (le père de Virginie), Peter-Joe Salameh (Alain, 17 ans), Ilyes Tarmasti (Édouard, 17 ans), Electra Codina Morelli (Constance), Bilal Baoui (Alain, 11 ans)
Fiche technique
Genre: comédie - Origine: Québec, 2025 - Durée: 2h - Langue V.O.: français, anglais, arabe - Visa: en attente - Images: couleurs, formats 1.37:1 et 1.85:1 - Tournage: du 31 août au 22 octobre 2024 à Montréal - Première en salle: 5 septembre 2025, TIFF, dans la section Special Presentation - Date de sortie: 19 septembre 2025
Réalisation: Philippe Falardeau - Scénario et dialogues: Philippe Falardeau avec la collaboration d'Alain Farah, d'après le roman autobiographique éponyme d'Alain Farah - Production: Kim McCraw, Luc Déry - Production déléguée: François Reid - Direction de production: Pascal Bascaron - Société de production: micro_scope avec la participation financière de la SODEC, de Téléfilm Canada, des Crédits d’impôt provincial et fédéral, de Radio-Canada, de Les Films Opale et en collaboration avec Crave - Distribution: Les Films Opale (Entract Films)
Équipe technique - 1er assistant à réalisation: Michel Marrec - Conception artistique: André-Line Beauparlant - Conception sonore: Sylvain Bellemare - Costumes: Sophie Lefebvre - Distribution des rôles: Francis Cantin - Étalonnage: Jérôme Cloutier - Mixage: Bernard Gariépy Strobl- Montage images: Elric Robichon - Musique: Martin Léon - Photographie: André Turpin - Prise de son: Martin C. Desmarais - Direction des lieux de tournage: Patricia Durocher - Supervision de postproduction: Érik Daniel