Congorama, c’est une vision de destins qui s’entrecroisent, des deux côtés de l’Atlantique entre deux inventeurs, l’un Belge (Michel / Olivier Gourmet) et l’autre québécois (le père de Louis). Falardeau jongle avec les liens de parenté et les ramifications entre ses personnages principaux. L’histoire plus pragmatique de Congorama, qui est celle de l’invention du moteur roue, reste à mon sens assez anecdotique, car c’est sur la rencontre de ces destins parallèles que le film construit sa force.
Congorama est un drôle de film. Avec une trame narrative peu commune, il n’est pas étonnant que le film de Falardeau ait été remarqué pour son scénario. En effet, Falardeau nous livre ici un film poétique qui mêle les cartes en nous fournissant des indices précis et en les démolissant dans les minutes qui suivent. Les pistes d’une issue probable s’entrechoquent dans une dernière partie étonnante, où les rebondissements nous égarent comme pour mieux nous laisser seuls face à la construction de notre propre histoire. Cette finale à rebondissement peut toutefois sembler frustrante devant tant d’énigmes. Falardeau, ludique, se joue de nous.
Il faut croire que cette construction à tiroirs et ses multiples rebondissements n’a pas vraiment été au goût du public. Avec moins de 500 000$ de recettes au Québec, Congorama n’a pas su trouver son public, qui a boudé ce bon moment de cinéma francophone. Espérons que la vie de Congorama à l’étranger ou en DVD lui donnera une deuxième chance. Il en vaut largement la peine.
Congorama – Québec-France-Belgique, 2006 – Durée: 1h45 – Classement: Général – Deux inventeurs, l’un belge et l’autre québécois partent à la recherche de leurs racines – Avec: Olivier Gourmet, Paul Ahmarani, Jean-Pierre Cassel, Lorraine Pintal, Gabriel Arcand – Production: Luc Déry, Kim McCraw pour micro_scope – Scénario et Réalisation: Philippe Falardeau – Distribution: Christal Films
Ma note:
Référence : © Charles-Henri Ramond, décembre 2008