eOne ferme ses activités de distribution en salle

Une cette décision qui sonne le glas de la branche distribution en salle de sa filiale Les Films Séville.

La nouvelle est tombée hier en soirée. La société canadienne Entertainment One (eOne) met un terme à ses activités de distribution de films en salle au Canada. Pour le Québec, cette décision sans appel a des significations importantes puisqu’elle sonne le glas de la branche distribution en salle de sa filiale Les Films Séville. Les employés de ce secteur ont quitté leur bureau hier à 17h. De Séville, ne reste donc plus que les activités techniques et financières, selon ce que rapporte La Presse qui s’est entretenue avec Patrick Roy, président de Les Films Séville et président de la distribution cinéma d’eOne.

Après avoir cédé ses droits de distribution dans certains pays (Australie, Nouvelle Zélande, Allemagne) en 2019 et 2020, on sentait que la compagnie, rachetée par le géant américain Hasbro, était engagée dans un changement clair et net de ses activités. Malgré tout, même si on la voyait un peu venir, cette nouvelle marque un tournant dans l’histoire récente de la distribution de films au Québec.

Fondée en 1999 après avoir racheté Behavior Communications, Les Films Séville deviennent au milieu des années 2000 l’un des plus importants distributeurs de cinéma québécois. Le rachat par eOne en 2007, l’ajout de quelques films Christal repris après les difficultés financières de la firme de Christian Larouche, puis, en 2012 la fusion avec Alliance Vivafilm solidifieront encore un peu plus sa position de leader. L’entreprise passera ainsi de un-deux films par an (2000-2005) à cinq-six (2006-2012) puis à une dizaine de films distribués annuellement, entre 2013 et 2018. Parmi les titres phare de cette période faste, citons : Ce qu’il faut pour vivre de Benoît Pilon, Polytechnique de Denis Villeneuve, La Donation de Bernard Émond, Le vendeur de Sébastien Pilote, les 1987 et 1991 de Ricardo Trogi, Mommy de Xavier Dolan, La passion d’Augustine de Léa Pool, entre autres.

Depuis 2019, Séville a réduit drastiquement ses acquisitions de films québécois, se contentant de sortir trois ou quatre films chaque année. En 2022, outre Lignes de fuite (qui prendra l’affiche comme prévu le 6 juillet), on attendait 23 décembre de Miryam Bouchard, prévu pour le 25 novembre. ru de Charles-Olivier Michaud et Le plongeur de Francis Leclerc étaient également dans l’attente de leur sortie. Et parmi les projets en cours de production, citons: Mlle Bottine de Yan Lanouette-Turgeon, Simple comme Sylvain de Monia Chokri, Les belles-soeurs de René Richard Cyr, Les hommes de ma mère d’Anik Jean ou encore Le Testament de Denys Arcand.

Je ne me fais pas trop de soucis pour tous ces titres, qui trouveront rapidement un autre distributeur. Non, ce n’est pas aux films que je pense, mais au choc vécu par tous les employés qui se retrouvent sans emploi du jour au lendemain, dans un secteur malmené par de profondes secousses. Bon courage à toutes et tous.

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