L’île jaune, drame québécois écrit et réalisé par Jean Cousineau, se base sur les événements de la Crise d’octobre 1970 pour relater le fuite en avant d’un jeune couple harcelé par la police, tout juste après la proclamation de la loi sur les mesures de guerre. De ce film dont il ne reste plus rien ou presque, on sait qu’il fut accueilli froidement par les critiques, qui trouvèrent que les événements d’Octobre, encore très douloureuse moins de cinq ans plus tard, n’étaient utilisés que comme prétexte racoleur.
Ce film à budget très modeste avait tenu sa première lors de la semaine du cinéma québécois en avril 1975, avant de bénéficier d’une minuscule carrière commerciale en octobre de la même année.
Il s’agit du premier long métrage en carrière de Jean Cousineau qui venait de coréaliser un court métrage intitulé Les sept dernières minutes de la vie d’Archibald avec l’acteur, réalisateur, dramaturge, poète et conteur Reynald Bouchard. À noter que le réalisateur n’a aucun lien avec l’autre Jean Cousineau du cinéma québécois, le compositeur des trames musicales de 7 fois (par jour) ou Mon oncle Antoine.
Critiques d’époque
Une assez jolie photographie en noir et blanc de Martial Filion confère un brin de poésie aux scènes extérieures, surtout sur la grève de l’île. C’est à per près tout ce qu’on peut souligner de positif avec ce film. Avec son scénario insignifiant et détestable par son utilisation racoleuse d’Octobre 70, avec une interprétation déficiente chez deux des trois principaux personnages, et à cause de son décrochage complet par rapport à la situation québécoise de 1970 et d’aujourd’hui. L’Ile jaune apparaît comme un film complètement inutile. (Yves Lever, Cinéma Québec, vol. 4 no 3, mai 1975)
Il y a des films qu’on voudrait aimer pour leur économie de moyens. « L’Île jaune » est de ceux-là. Malheureusement Cousineau, me semble-t-il, se perd dans un onirisme qui bat de l’aile. Ni réaliste ni fantaisiste, son film est boiteux. (Serge Dussault, La Presse, 31 octobre 1975, p. D11)
Résumé
Alors que les mesures de guerre viennent tout juste d'être décrétées, la police fait enquête dans une maison de chambres où loge un jeune couple qualifié de bizarre par leur logeuse puisqu'ils sont frère et soeur. Catalogués comme des subversifs, Clément et Suzanne sont interrogés par la police qui veut en savoir plus sur leurs activités politiques et syndicales. Leurs déplacements sont aussi surveillés. N'y tenant plus, ils s'enfuient alors qu'ils n'ont rien à se reprocher.
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Frédérique Collin (Suzanne), Michel Sébastien (Clément), Jean-Pierre Saulnier (le policier), Francine Morand (Caroline), Denise Morel (la propriétaire), Pierre Gobeil (directeur du personnel), Micheline Dumas (la jeune hippie), Jean-Pierre Lefebvre (le journaliste), Attila Dory (le photographe), Vital Francoeur (Yogi), Jean Juaneda (un policier), Pierre Nantel (un policier). Avec la voix de Gaétan Barrette
Fiche technique
Genre: drame - Origine: Québec, 1975 - Durée: 1h18 - Langue V.O.: Français - Images: noir et blanc, 16mm - Visa: 13 ans et plus - Première: 16 avril 1975, semaine du cinéma québécois - Sortie en salle: 31 octobre 1975, sur 1 écran à Montréal (Élysée, salle Eisenstein) - Tournage: 1974 (?) - Coût réel: 76 000 dollars
Réalisation: Jean Cousineau - Scénario: Jean Cousineau - Production: Marguerite Duparc - Société de production: Cinak Ltée avec la participation financière de la Société de développement de l'industrie cinématographique canadienne (SDICC) dans le cadre de son programme d'investissements spéciaux - Distribution: Disci Inc.
Équipe technique - Montage images: Jean Cousineau, Marguerite Duparc – Musique: Hélène Prévost - Photographie: Martial Filion - Son: André Dussault
Infos DVD/VOD
D'après nos recherches, L'île jaune n'a jamais été édité en VHS ou en format DVD au Québec.