Léolo, chonique sociale de Jean-Claude Lauzon (1992). Avec Maxime Collin, Pierre Bourgault et Ginette Reno.
C’est une voix off qui nous raconte l’histoire. À Montréal, dans les années cinquante. Leo Lauzon, dit Leolo Lauzone est né, alors que sa mère est tombée enceinte d’une tomate contaminée. Depuis ce temps, il affirme venir de Sicile, là où l’espace et le rêve existent. Lui et sa famille, vivent dans un univers pauvre, sordide et sans espoir. Sa famille? Excentrique et bigarrée, c’est le moins que l’on puisse dire. Fernand, un gros bébé de 200 livres, abruti qui fait de la musculation, son Pépère grivois et bougon qui a déjà essayé de le noyer dans une piscine gonflable et qui se fait faire des gâteries dans la baignoire par la bonne. Son père, très fier de la merde de son fils et puis la chaleur de sa mère.
Sa famille, Leolo l’aime, mais il a peur de lui ressembler plus tard. Alors il se réfugie dans les lectures solitaires de « L’Avalée des avalés » de Réjean Ducharme, le seul livre de la maison. La nuit, à la lumière du réfrigérateur, Léolo s’enferme dans la poésie et dans le rêve. Il rédige aussi un livre de pure fiction mais avec les personnages de sa famille… Et puis il y a la belle Bianca, qui chante pour lui dans le fond du placard… Léolo rêve. Parfois, il passe du temps avec le dompteur de vers, étrange personnage qui ramasse les lettres et les photos dans les poubelles.
Peu adapté à la réalité de la vie, le seul avenir de Léolo ce sera le travail. Les poésies et les les lectures, c’est pas ça qui change les pistons dans un moteur… dit son professeur. En attendant, d’aventures en aventures, la pré-adolescence de Léolo sera marquée par plusieurs événements: la déchéance chronique de son frère, battu régulièrement par le même loubard, la tentative d’assassinat contre son grand-père et qui échoue lamentablement, sa découverte de l’amour charnel à l’aide d’une tranche de foie et de sa sœur Régina, une pêche au trésor d’où il ramènera des merveilles…
Puis, un jour, il attrape la maladie et se retrouve hospitalisé. Parce que moi je rêve, je ne suis pas… parce que je ne suis pas, parce que j’ai eu peur d’aimer, je ne rêve plus… je ne rêve plus. Léo meurt dans une baignoire remplie de glaçons.
Copyright, Charles-Henri Ramond, mai 2009