[Critique] Les faux tatouages : vraie complicité

Porté par la complicité et le naturel de deux jeunes comédiens parfaitement dirigés, Les faux tatouages est une tendre et délicate histoire d’amour qui n’a aucun mal à emporter l’adhésion.

Rose-Marie Perreault et Anthony Therrien dans le film "Les faux tatouages" de Pascal Plante

Rose-Marie Perreault et Anthony Therrien dans Les faux tatouages de Pascal Plante (©Némésis Films)

C’est en toute simplicité que deux jeunes se rencontrent et tombent sous le charme. C’est aussi avec tout le naturel et la spontanéité voulue que Rose-Marie Perreault et Anthony Therrien donnent corps à ces préadultes déjà très conscients du monde qui les entoure, et prêts à tout pour vivre le moment présent, ensemble, sans trop se poser de questions. À l’image de ces faux tatouages plus vrais que des vrais, ils sont encore hésitants et leur relation se noue pas à pas, instant après instant, comme quelque chose que l’on élabore sans avoir vraiment conscience de ce qui en sortira.

C’est essentiellement sur l’assemblage des pièces de ce casse-tête amoureux que Pascal Plante construit Les faux tatouages, un premier long métrage qui confirme tout le bien que l’on pensait du cinéaste après avoir vu ses courts Blonde aux yeux bleus et Drum de marde!. Un talent qui se retrouve ici dans la construction d’une structure narrative suffisamment originale en dépit d’un concept de base exploré maintes fois. Les textes, drôles, sont remplis de trouvailles (la date d’expiration du yaourt!), et arrivent bien à capter l’air du temps. Notons la direction des acteurs, toujours en contrôle de leurs hésitations, et enfin sachons apprécier la conception de plans naturels et maîtrisés. Alors, oui, on pourrait regretter certains effets de style superflus, et relever le flou entourant le personnage de l’ami handicapé. On pourrait également parler de prévisibilité et des clichés du récit (notamment dans les relations intergénérationnelles). Mais la sobriété et la douceur de la séquence finale nous rappelleront l’évidence d’avoir assisté à un premier long prometteur.

On a beaucoup mentionné la « romance punk », à cause de quelques morceaux de musique punchée ou d’un T-shirt des Dead Kennedys. Il ne faudrait pourtant pas passer à côté d’une tendresse palpable à chaque instant, portée par la complicité et le naturel des comédiens. En bref, voilà une petite histoire d’amour, tendre et délicate, qui sonne vraie et n’a aucun mal à emporter l’adhésion.

(9 octobre 2017 – FNC)

Les faux tatouages – Québec, 2017, 1h27 – À la sortie d’un spectacle punk rock, Théo se fait aborder par Mag. Solitaire et renfermé, fêtant aujourd’hui ses 18 ans, Théo accepte de passer la nuit avec elle… – Avec: Anthony Therrien, Rose-Marie Perreault – Scénario et Réalisation: Pascal Plante – Production: Katerine Lefrançois – Distribution: Maison 4:3

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★★ Moyen
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