La publication d’analyses et de textes consacrés aux films québécois du passé est assez rare pour être signalée. Je vous invite donc à lire un très intéressant papier de Éric Fillion, qui vient de paraître sur le site de la Revue Hors champ. Le texte s’intitule : LE CINÉMA « BEAT » CHEZ CLAUDE JUTRA OU L’EXIL EN SOI. Il y est question du film À tout prendre de Claude Jutra, récipiendaire du tout premier prix du Festival des films canadiens en 1963.
Après avoir précisé comment fut accueilli ce film et quelles réactions suscita ce film un peu trop novateur pour l’époque, Éric Filion nous présente quelques unes des influences dans lesquelles on peut chercher la genèse de cet incontournable de la cinématographie québécoise. On y parle de Cassavetes et de cinéma underground new-yorkais.
Pour vous mettre l’eau à la bouche voilà un court extrait du texte : « …On dira peut-être que c’est fabuler que de parler de cinéma Beat dans le contexte du Québec de 1963 mais toujours est-il qu’À tout prendre partage certains traits avec le cinéma underground new yorkais. Jutra participe ainsi à la naissance d’un cinéma moderne québécois. Il n’est pas le seul car c’est toute une collectivité qui s’affaire à propulser le Québec vers l’avant. Le gagnant du Grand Prix de 1963 est un incontournable que cela plaise ou non. Dans sa forme et son contenu, le film témoigne d’un besoin pressant de changement. Il contribue aussi à l’avènement d’un cinéma de fiction autoréflexif qui permet à l’individu (et au peuple) de se saisir dans le moment… »
Un article éclairant et bien construit, à lire sur le site de la revue Hors champ