Love and Human Remains de Denys Arcand : notes sur sa création

Dans les pages qui suivent, vous trouverez les notes de production du film Love and Human Remains (De l’amour et des restes humains), réalisé en 1993 par Denys Arcand. Il s’agit d’un résumé sur la naissance du film, relatée par le détail et agrémenté de commentaires de plusieurs participants, dont Brad Fraser l’auteur, Roger Frappier le producteur et de Denys Arcand le réalisateur.

Photo de Cameron Bancroft dans le rôle de Bernie dans Love and Human Remains (réal. Denys Arcand, prod. Max Films - 1993 - source image : collection personnelle)

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Paul Sarossy, le directeur de la photographie dit : « Il y avait deux options visuelles dans ce film. La première était de construire un contexte urbain implacable — un monde de béton et d’asphalte — pour mettre l’histoire en place. Nous avons évité toute trace de nature, comme la végétation. L’autre stratégie consistait à constamment tenir la caméra en mouvement, une idée de Denys pour refléter l’état de trouble incessant dans lequel étaient les personnages vis à vis du monde et de chacun d’entre eux. »

« Nous avons filmé dans des lieux que nous avons trouvés — des autoroutes de béton, sur et sous les bretelles d’accès — sous le seul éclairage industriel vert et cru diffusé sur place. » Sarossy a renforcé ce type d’éclairage pour traduire la menace inhérente à ce genre de vie citadine. « La menace de la ville est quelque chose qui ne correspond pas seulement aux cités contemporaines, mais elle est inhérente à l’argument du film De l’amour et des restes humains. »

Tout aussi liée à la trame du film est la musique inquiétante et dispersée composée par John McCarthy dont c’est la première musique de film. McCarthy a rencontré Denys Arcand lors de la réception qui a suivi la présentation de Montréal vu par… Ils ont discuté du genre de musique que recherchait Arcand. En septembre, McCarthy proposait un démo et, en mars 1992, il dirigeait sa propre musique pour le film en studio.

« Denys voulait deux éléments : le premier était du Grunge Rock et le second une musique New Age sidérale » explique McCarthy. « C’est une partition terrifiante. Elle a toute une personnalité qui ne correspond absolument pas à une musique de film typique. C’est un gros risque que nous avons pris là. »

La production s’est aussi heurtée à quelques imprévus comme des hésitations de messagers nerveux à l’idée de transporter de Montréal à Toronto des boîtes de films étiquetées Restes humains, pour la post-production. Il y a eu d’autres petits problèmes techniques, tel l’échec de Matthew Ferguson à son examen du permis de conduire. Son rôle exigeait qu’il conduise une auto. Arcand s’est débrouillé, comme d’habitude, avec ces contretemps et le tournage a pu être achevé dans les délais.

Pour résumer, Roger Frappier précise : « Les gens veulent voir des films qui les touchent, et comme tous les autres, ce film de Denys est drôle et léger, et en même temps profond et dramatique. Denys aime travailler sur tous ces niveaux. C’est ce qu’il a fait avec Le Déclin de l’empire américain et Jésus de Montréal, et c’est ce qu’il a fait avec De l’amour et des restes humains. C’est pourquoi il réussira à rejoindre son public. »

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