Suggestions cinéma québécois à la télé (semaine du 15 au 21 février 2016)

Suggestions cinéma québécois à la télévision – Semaine du 15 au 21 février 2016 – Cette semaine au programme: deux classiques signés Claude Jutra et Michel Brault.

sur l'image on voit le cinéaste Michel Brault en train de filmer Claude Gauthier pour le film Les Ordres

Michel Brault filme Claude Gauthier pour le film Les Ordres (Collection Cinémathèque québécoise)

Cette semaine à la télé, je ne vous propose que deux suggestions, mais elles sont de taille! Deux classiques, incontournables, et indémodables qui ont réussi à traverser le temps. De Claude Jutra (dont nous n’avons sans doute pas fini de parler suite à la parution de la biographie écrite par Yves Lever et qui dévoile « l’homme derrière le mythe‏ »), revoyons Mon oncle Antoine, dans une version nettoyée présentée par TFO lundi soir.

De Michel Brault (directeur photo sur le précédent), nous ne manquerons pas de revoir Jean Lapointe et Hélène Loiselle dans l’indispensable Les ordres et de nous dire que ces moments troublants de l’histoire du Québec ne devraient jamais être mis au rancart de notre mémoire.

Bonne semaine de cinéma québécois!

Lundi

Mon oncle Antoine

✰✰✰✰✰ – Un jeune garçon donne un coup de main au magasin général de son oncle et l’accompagne aussi dans sa fonction de croque-mort – Comédie dramatique de Claude Jutra (1971) avec Jean Duceppe, Jacques Gagnon et Olivette Thibault – TFO, lun. 15 fév. à 21h (+ rediffusions) (VERSION RESTAURÉE)

« Entretien avec Claude Jutra », Jacques Camerlain, Séquences : la revue de cinéma, n° 67, 1971, p. 4-14.

J.C. – Claude Jutra est donc en dehors du scénario mais très présent dans le film. On le voit dans le rôle de Fernand.

C.J. – Je viens de vous dire que c’est en dehors de moi mais c’est une substance à laquelle j’ai adhéré immédiatement. Quand nous avons entrepris ce film, Clément et moi, c’était une autre idée de scénario qu’il m’avait présentée. Idée à laquelle je n’ai pas beaucoup accroché. Aussitôt qu’il a commencé à me parler de souvenirs de jeunesse et à me raconter cette histoire-là, j’y suis entré à fond de train. Au fur et à mesure que nous rédigions le scénario, je me suis identifié progressivement à un des personnages. J’ai demandé à Clément Perron si c’était trahir le personnage que de le jouer moi-même. On a discuté là-dessus un moment et, finalement, j’ai pris le rôle de Fernand. Si vous examinez le film, Fernand, c’est un peu le metteur en scène de la situation; c’est le personnage qui s’efface derrière d’autres personnages plus actifs, plus importants mais c’est lui qui, d’une certaine manière, les manipule, les dirige.

J.C. – Votre participation comme acteur était-elle nécessaire pour vous intégrer à ce projet?

C.J. – Pas du tout. C’est un caprice que j’ai eu. Je pense que, en tant que comédien, j’ai influencé le personnage de Fernand comme tous les comédiens ont influencé les personnages qu’ils jouent. Jouer est une façon supplémentaire de participer au film. Quand arrive le moment de faire un film, mon appétit est insatiable. Je voudrais faire absolument tout. Je travaille au découpage, je m’occupe de la caméra, je fais le montage… Bref, je suis vorace.

Samedi

Les ordres

✰✰✰✰✰ – Montréal, Octobre 1970. Suite à la Loi des mesures de guerre, plus de 450 personnes sont arrêtées en pleine nuit, au hasard, ou sur des présomptions gratuites. Les « suspects » sont emprisonnés pendant plusieurs jours, puis relâchés sans qu’aucun acte d’accusation ne soit porté contre eux – Drame social de Michel Brault (1974) avec Jean Lapointe, Hélène Loiselle, Guy Provost – AMI Télé, sam. 20 fév. à 20h et dim. 21 à 15h (AVEC VIDEODESCRIPTION)

Pourquoi avoir fait ce film ? Simplement pour ne pas oublier ? Non. Le message du film, on le trouve à l’enseigne du titre : Les Ordres. Pour une fois qu’un titre est signifiant, attardons-nous au sens précis du terme. Les policiers à qui on demande des explications ne savent que répondre qu’ils ont reçu des ordres. En fait, les vrais coupables dans cette ténébreuse affaire sont ceux qui ont donné des ordres. On ne les voit pas. Mais leur ombre plane sur tout ce sinistre ouvrage. Il ne suffit pas de donner des ordres. Quand on est responsable d’une ordonnance, on doit se préoccuper des conséquences. Il faut savoir réparer une injustice. Il ne suffit pas de dire à un Innocent qu’on a incarcéré : « Vous êtes libre. Nous n’avons trouvé aucune accusation contre vous. Au revoir ! » C’est se montrer bien loin du peuple que d’agir de la sorte. Tel est, me semble-t-il, le principal message de ce film. (- Janick Beaulieu, Séquences : La revue de cinéma, n° 78, 1974, p. 27)

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