[Critique] We’re Still Together: touchante complicité

Un duo improbable dérive d’une place à l’autre en cherchant à savoir qui pourrait bien être le plus immature des deux. Jesse Klein dirige son jeune frère Joey et Jesse Camacho dans cette chronique touchante qui tente de cerner des individus devenus experts dans l’art de survivre à un perpétuel chaos intérieur

Image extraite du film de Jesse Klein We're Still Together (source: page Kickstarter)

Image extraite du film de Jesse Klein We’re Still Together (source: page Kickstarter)

Jesse Camacho (Less Than Kind) incarne Chris, un garçon timide continuellement malmené par des jeunes de son âge qui profitent de son embonpoint, mais surtout de sa gentille incapable de répliquer, pour se moquer de lui. Paradoxalement, il est plus imposant que ces adversaires mais n’impressionne guère. Jusqu’au jour où Bobby (Joey Klein, The Vow, Painless) décide de s’en mêler. C’est à ce moment que leur périple nocturne commence. D’une fête entre amis à une baignade improvisée, ces deux solitaires finissent par se découvrir en passant à travers moult difficultés. Chaque fois, un test leur est lancé, testant les limites de leur amitié. On comprend rapidement que même si c’est Chris qui, initialement, a besoin d’aide, c’est surtout Bobby qui va en bénéficier.

La toile de fond dramatique du récit aborde tous les problèmes personnels, voire les crimes, que l’on peut imaginer. Divorce, obésité, alcoolisme, consommation de drogue, violence physique ou psychologique et j’en passe! Un tel lot de détresse met à mal la crédibilité des personnages. Fort heureusement, le jeu des comédiens est plutôt juste, même dans les rôles secondaires, ce qui permet de compenser la lourdeur de leurs personnages. La jeune employée de dépanneur, incarnée par une Eve Harlow qui n’est pas sans rappeler Kristin Stewart dans certaines subtilités de son jeu, est excellente.

Porté par la douce et lugubre trame sonore signée par Alex Zhang Hungtai (Now Wakes the Sea), We’re Still Together reste très attaché au plancher des vaches, mais sait aussi jouer sur l’opposition entre rêve et réalité joue sur le réel ou l’imaginaire (la scène du karaoké). C’est un voyage initiatique, le début de quelque chose entre deux êtres qui ne se trouvent pas à leur place, entre peur de s’affirmer et désir de réussite. « It’s not about the destination, it’s about the journey »… une célèbre citation qui résume bien à elle seule la portée de ce second long métrage de Jesse Klein (Shadowboxing). Si sa destination n’est pas toujours claire, le voyage qu’il nous offre recèle tout de même quelques beaux mystères. – Matthew Lewis – Note : 2/5

Autre avis

Lequel a le plus besoin de l’autre ? C’est la question à laquelle tente de répondre Jesse Klein avec ses portraits de loosers modernes, embarrassés de contraintes difficiles à assumer. En dépit de quelques digressions et rebondissements appuyés, le film parvient à rendre crédible cette relation de dépendance et s’avère très touchant. Le road movie intérieur des protagonistes fait en outre un écho assez adroit à la solitude urbaine. Belle utilisation de la ville de Montréal, montrée sous divers angles. (Vu au FNC 2016) – Charles-Henri Ramond – Note : 3/5

Les notes :

★★★★★ Excellent
★★★★ Très bon
★★★ Bon
★★ Moyen
Mauvais

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