[Critique] Ailleurs : deux hommes dans la ville

Drame sur l’errance de la jeunesse, Ailleurs est plongé dans une atmosphère postapocalyptique peu originale. Plusieurs personnages sont mal définis, mais l’intensité de l’ensemble est bien réelle.

Images des jeunes acteurs Noah Parker et Théodore Pellerin dans le film Ailleurs de Samuel Matteau

Noah Parker (d.) et Th̩odore Pellerin (g.) dans Ailleurs de Samuel Matteau (produit par V̩locit̩ International Рdistribu̩ par K-Films Am̩rique)

Premier long métrage de fiction de Samuel Matteau, Ailleurs débute comme un drame social en se basant sur le malaise de deux jeunes. Leurs échappées sur les toits de leur cégep offre de très beaux plans permettant de ressentir l’immensité du monde qui les entoure, alors qu’ils doivent bien vite redescendre s’enfermer dans une salle de classe. Pour TV et Samu, le désir de tout quitter pour pouvoir vivre ses rêves leur laisse une porte ouverte sur l’avenir. Sauf qu’une erreur, très grave, les ramène sur terre et les oblige à prendre la fuite. En quelques minutes, les bases d’un récit prenant sont installées, aidées en cela par la conviction et détermination de Noah Parker et Théodore Pellerin. Les deux jeunes comédiens tiennent le film de bout en bout, chacun ayant ses moments forts.

Cependant, lorsque le ton vire au thriller postapocalyptique, les choses se compliquent. Il faut dire que l’on a déjà vu maintes fois ces chicanes à propos de la drogue, ces univers glauques et ces visages hagards d’exclus du système. Forcé, ce monde reclus suit assez rapidement la prémisse, comme s’il avait été plaqué pour renforcer l’impression d’isolement des protagonistes. De plus, le film pâtit d’un manque certain d’émotions, mais surtout de personnages secondaires aux contours mal définis, voire grotesques (Le Petit Prince, Le Duc incarné par Emmanuel Schwartz, le copain qui les héberge, entre autres). En outre, la trame sonore, trop présente, ajoute une surenchère fictive à la tension ambiante. Malgré tout, Ailleurs vaut le détour, ne serait-ce que pour ressentir son intensité bien réelle, composée en partie par la photographie de François Gamache (1) qui sait profiter de l’étrangeté de lieux inusités de Québec et de l’ambiance glaciale de ses rues désertées. – Note : 2/5

(1) qui avait d’ailleurs fait la photo de Feuilles mortes, autre drame postapocalyptique produit dans la ville de Québec durant l’année 2016

Mots clés

Les notes :

★★★★★ Excellent
★★★★ Très bon
★★★ Bon
★★ Moyen
Mauvais

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