[Critique] Le vrai du faux : le délire de sa vertu, vouloir faire rire

Porté à bouts de bras par une brochette de comédiens aux indéniables talents d’improvisateurs, Le vrai du faux se résume à exposer un sujet sans intérêt et des personnages dont la profondeur ne se mesure qu’à la vigueur de leurs tirades comiques.

De g. à d. : Julie Le Breton, Normand d'Amour, Guylaine Tremblay et Mathieu Quesnel dans Le vrai du faux (Films Séville - photo Takashi Seida)

De g. à d. : Julie Le Breton, Normand d’Amour, Guylaine Tremblay et Mathieu Quesnel dans Le vrai du faux (Films Séville – photo Takashi Seida)

Si le public est au rendez-vous de cette comédie estivale québécoise menée sans ménagements par un Émile Gaudreault égal à lui-même, ce ne sera sûrement pas pour son scénario ayant pour ressort dramatique – on se demande encore pourquoi – l’observation par un réalisateur en quête de soi des effets du syndrome du stress post-traumatique d’un vétéran de l’Afghanistan.

Il faut dire que l’histoire sans queue ni tête de Le vrai du faux est bien vite oubliée, éclipsée qu’elle est par une logorrhée de répliques instantanées ressemblant plus à un florilège de boutades issues des meilleurs moments d’un festival Juste pour rires qu’à une intrigue de film. Certes, quelques monologues parviennent à leurs fins (celui de Guylaine Tremblay, entre autres) mais au final, l’assemblage comique sonne pour la plupart totalement faux et peine à nous faire oublier la minceur du scénario.

Comme à l’habitude dans ce genre de comédie fourre-tout, quelques traits de la société québécoise actuelle ont droit à leur coup de couteau dans le dos (les fonctionnaires, les jeunes idéalistes, les psychologues qui savent tout…). Une belle occasion est aussi donnée aux auteurs de revenir sur les polémiques entourant le cinéma québécois (les films plates, la copie du cinéma américain…), sans toutefois parvenir à complètement arrimer ces pieds de nez au sujet du film.

Porté à bouts de bras par une brochette de comédiens aux indéniables talents d’improvisateurs, Le vrai du faux se contente donc d’exposer un sujet manquant grandement d’intérêt et des personnages dont la profondeur ne se mesure qu’à la vigueur de leurs tirades comiques. En tête d’affiche, la paire Quesnel-Rousseau est plus convaincante que ne l’était les Côté et Brière dans Le sens de l’humour, sans toutefois parvenir à retrouver la chimie qui avait fait le succès du duo Houde-Côté dans De père en flic.

Le vrai du faux – comédie – Québec, 2014, 1h42 – un réalisateur de films de char s’en veut après la mort d’un de ses fans. Il décide alors de changer de cap et de faire un film intimiste sur le désespoir d’un vétéran de l’Afghanistan – Avec: Stéphane Rousseau, Mathieu Quesnel, Julie Le Breton, Normand d’Amour, Guylaine Tremblay – Réalisation: Émile Gaudreault – Production: Denise Robert, Daniel Louis – Distribution: Films Séville

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