[Critique] Le prix à payer: romance montréalaise

Sous des airs de drame urbain, intégrant parfaitement le bilinguisme montréalais actuel, The High Cost of Living bénéficie, et c’est là son plus fort atout, d’une interprétation juste.

High Cost of Living, The (Deborah Chow)

High Cost of Living, The (Deborah Chow avec Isabelle Blais)

Le scénario est toutefois plus mince que souhaitable et les personnages manquent de profondeur. The High Cost of Living (Le Prix à payer) s’avère au final plus proche de la chronique sentimentale, adroitement jouée et réalisée, mais somme toute trop peu signifiante pour perdurer.

Pourtant on ne peut jeter la pierre à Deborah Chow, qui, malgré une histoire assez peu crédible, a réussi à monter un film relativement juste, en prenant soin de ne pas tomber dans trop d’excès de mélodrame ou de discours moralisateur. Pourtant, les tourments de cette jeune femme qui se fait renverser par une voiture alors qu’elle attend un bébé n’a rien de très réaliste. Après l’accident, le chauffard (un dealer de drogue au très grand coeur) se ronge les sangs et cherche à revoir sa victime. Les deux êtres esseulés (elle a quitté son mari qui ne montrait pas assez de compassion) se rencontrent alors et se lient d’amitié. Elle emménage chez lui, jusqu’au jour où la vérité ressort.

L’histoire de la belle et de la bête se répète donc encore une fois. Les opposés se rencontrent (la jeune femme très bien sous tous rapports qui se lie d’amitié avec le bum) et se trouvent des points d’attache qui leur permettent d’oublier leur réalité. La douce et gentille Nathalie ne peut se résoudre à laisser partir son bébé, le coupable, rongé par le remords à cause de son trop grand grand coeur, ne peut se résoudre à garder ce secret pour lui seul.

Dès les premiers moments du film on a donc compris que malgré cette rencontre providentielle, l’avenir du couple improbable est tout sauf assuré puisque la vérité devra bien finir par sortir un jour. La réalisatrice-scénariste ne joue pas avec nous, elle nous invite d’avance à pré-visualiser la scène de l’aveu, le repentir de l’un et les pleurs de l’autre. Son scénario est limpide et sans surprise, c’est plus sur l’évolution psychologique des personnages qu’elle nous entraîne. Hélas, si l’interprétation sonne juste, les personnages en revanche sont trop improbables pour que l’on s’y attache vraiment.

On l’a compris, c’est donc dans le scénario que le bât blesse. Comme trop souvent dans le cinéma québécois récent, l’histoire ne tient la route qu’à moitié, et, sans être totalement raté, le drame ne convainc guère. C’est en fin de compte les qualités techniques et la solidité de l’interprétation qui donnent un peu de force à l’ensemble.

C’est exactement ce qui se passe avec les comédiens de The High Cost of Living. L’interprétation juste et sensible du duo Blais-Braff est donc pour beaucoup dans la qualité du film. Le personnage de bourreau du travail, mari de Nathalie, interprété par Patrick Labbé est quant à lui moins bien défini et trop caricatural.

The High Cost of Living (Le prix à payer) – Québec-Canada, 2010, 1h33 – Une jeune femme enceinte se fait renverser par un chauffard qui, prise de remords, la retrouve et se lie d’amitié avec elle – Avec: Isabelle Blais, Zach Braff, Patrick Labbé – Scénario et Réalisation: Deborah Chow – Production: Kimberley Berlin, Susan Schneir (Suki Films) – Distribution: Filmoption International

Ma note: 

Les notes :

★★★★★ Excellent
★★★★ Très bon
★★★ Bon
★★ Moyen
Mauvais

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