Décès d’André Melançon

Le grand réalisateur québécois André Melançon, est décédé hier à l’âge de 74 ans des suites d’une leucémie.

Le grand réalisateur québécois André Melançon, est décédé hier à l’âge de 74 ans des suites d’une leucémie. L’information nous a été communiquée ce matin sur le site web de Radio-Canada.

André Melançon aura marqué le cinéma québécois de sa carrière longue et fructueuse, et restera à jamais dans les esprits pour sa capacité à travailler avec les enfants, un art visible notamment les films inoubliables que sont La guerre des tuques et Bach et Bottine.

Déplorer la disparition d’André Melançon, c’est souligner à quel point ce psychoéducateur auprès de jeunes en difficulté né à Rouyn-Noranda aura réussi comme personne à mener à bien un parcours atypique, en faisant du monde de l’enfance le cœur de son art. Dès ses débuts à l’ONF, sa capacité à travailler avec des écoliers se fera évidente dans trois courts qu’il réalise pour la série Toulmonde parle français, qui préfigureront en grande partie la suite de sa carrière. Il trouvera le succès avec ses premiers longs métrages, notamment Les vrais perdants, documentaire social encore actuel sur l’obstination de parents à voir leur progéniture « performer » à tout prix, et Comme les six doigts de la main (1978), primé par l’Association québécoise des critiques de cinéma.

En 1984, il livre avec La guerre des tuques, premier des Contes pour tous, un véritable coup de maître dans sa gestion d’acteurs, élevé au rang de culte par plusieurs générations de spectateurs, donnant à cette production de Rock Demers une reconnaissance immédiate à l’étranger. Cette comédie inoubliable précédera le non moins délicieux Bach et Bottine, un autre Conte devenu irremplaçable pour des milliers d’adolescents québécois. Outre ses films pour enfants, Melançon s’essaiera à divers genres, avec moins de bonheur toutefois, en dehors de Rafales, polar hivernal mettant en vedette Marcel Lebœuf et Denis Bouchard (1990).

Parallèlement à sa carrière au grand écran, il obtiendra la réussite au théâtre avec La promesse de l’aube, adaptée du roman de Romain Gary (2006), et à la télévision grâce à des réalisations telles que Cher Olivier (1997) ou Albertine, en cinq temps d’après Michel Tremblay (2000). Cofondateur de l’INIS, récipiendaire du Prix Albert Tessier et de l’Ordre national du Québec, cet homme unanimement apprécié avait reçu un émouvant hommage lors de la Soirée des Jutra en 2015, l’une de ses dernières apparitions publiques.

Texte paru dans le numéro 305 de la Revue Séquences.

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