Les colombes est le second long métrage de fiction de l’ex critique devenu réalisateur, Jean-Claude Lord. Le film a été réalisé après un premier film à budget dérisoire intitulé Délivrez-nous du mal et juste avant le populaire Bingo.
Lors de la sortie en salles, la revue Cinéma Québec publiait une entrevue de Lord qui parlait ainsi de son film : Les colombes comme la plupart des films québécois a été tourné dans des circonstances particulièrement difficiles. Un scénario refusé presque partout malgré les huit mois passés sur le texte. La SDICC (1) au bout de neuf mois d’hésitation et de refus, a fini par accoucher d’un maigre $25 000.
Le tout s’est terminé par une production style coopérative où les techniciens n’avaient que 50% de leur salaire, de même que les maisons d’équipement, les labororatoires, etc. Mais ces difficultés et toutes les autres ne concernent en rien le spectateur. Ça ne l’intéresse pas et ça ne le regarde pas lorsqu’il voit le film…
À propos du sujet du film, Lord précisait : On peut reconnaître trois histoires à l’intérieur de ce film: l’histoire d’amour de Julien et Josianne, les problèmes de l’oncle Albert et l’histoire de Julien-Micheline et de ses contestataires! Défaut ou qualité? Je pense qu’habituellement les gens ne vivent pas un problème isolément. Il y a toujours un ensemble de problèmes, de situations, de personnes pour nous influencer quotidiennement, même pour les choses les plus bénignes. Mais, à l’intérieur de cette option, peut-être peut-on reprocher au film de ne pas aller assez loin pour aucune des trois histoires? Peut-être…[2]
À noter qu’à notre connaissance il s’agit du seul film québécois où l’on peut voir la chanteuse française Françoise Hardy.
(1): SDICC = Société de développement de l’industrie cinématographique canadienne, organisme fondé par le gouvernement fédéral dans le but de soutenir l’industrie cinématographique canadienne. Aujourd’hui Téléfilm Canada.
Résumé
Julien, jeune professeur issu de milieu riche et de père “avocat-politicailleur” épouse au tout début du film Josianne, jeune “chanteuse-prometteuse-débutante” populaire issue d'un milieu plus pauvre. Elle a conservé, à ce jour, une innocence d'enfant qui a conquis Julien. Mais Julien veut sortir de son milieu sclérosé westmountais, cherchant une autre façon de vivre, alors que Josianne, au contraire, cherche à adhérer à ce milieu susceptible de l'aider dans sa carrière et de lui faire gravir l'échelle sociale.
Malheureusement pour leur amour, l'influence du milieu semble plus forte que celle du mari... Josianne lui échappe
Source : Jean-Claude Lord, in Cinéma Québec, vol.2 no1, septembre 1972.
Distribution
Jean Besré (Julien Ferland) ; Lise Thouin (Josianne Boucher) ; Jean Duceppe (L'oncle Albert) ; Manda Parent (Armande) ; Paul Berval (Philippe) ; Jean Coutu (M. Ferland) ; Diane Guérin (Micheline)
Et avec par ordre alphabétique : Réal Béland ; Nadine Brassard ; Carmen Champagne ; Jacques Garand ; Daniel Gilbert ; Ernest Guimond ; Françoise Hardy ; Michel Jasmin ; Armand Labelle ; Willie Lamothe ; Gaétane Létourneau ; Pierre Létourneau ; Danielle Lord ; Aimé Major ; Jean-Guy Moreau ; André Patry ; Jean-François Perrault ; Ginette Rivest ; Jérôme Tiberghien
Fiche technique
Genre: drame - Origine: Québec, 1972 - Images: 35mm, couleurs, 1.85:1 - Sortie en salles: 15 septembre 1972 sur 4 écrans au Québec - Durée: 1h57 - Visa: 13 ans et plus - Tournage: automne, hiver 1971 à Montréal - Budget: 225 000$
Réalisation, scénario et montage: Jean-Claude Lord - Production: Pierre David ; Jean-Claude Lord - Producteur délégué: Pierre Patry - Société de production: CFDC, Les productions mutuelles - Distribution: Les Films Mutuels
Équipe technique - Musique: Michel Conte - Photographie: Claude La Rue - Son: Patrick Rousseau