Fuite, La – Film de Robert Cornellier

Mettant en vedette les comédiens Pierre Gobeil et Michel Côté, La Fuite est un moyen métrage historique réalisé par Robert Cornellier en 1985.

La voie ferrée, symbolique espoir de la cavale dans La fuite de Robert Cornellier (VHRrip – Collection personnelle)

La Fuite est un drame historique réalisé par Robert Cornellier en 1983.

Inspiré de faits réels, le film nous fait revivre une page oubliée de l’histoire canadienne, celle de l’emprisonnement arbitraire de plusieurs milliers de citoyens durant la première guerre mondiale. Leur seul crime étant d’être « étrangers d’origines ennemies ». Ils furent soumis aux travaux forcés, dépossédés de leurs biens et d’une liberté qu’ils croyaient inviolable en Amérique. Le film raconte l’histoire de deux d’entre eux et de leur tentative d’évasion du camp de Spirit Lake en Abitibi.

Pierre Gobeil et Michel Côté dans La fuite de Robert Cornellier (VHSrip – collection personnelle)

Malgré ses limites techniques et les contraintes d’une durée pour un film de fiction, La Fuite offre un parallèle intéressant avec le drame sentimental La vie d’un héros que réalisera Micheline Lanctôt 10 ans plus tard et qui présentait des prisonniers, non pas en camp de concentration, mais à l’emploi dans une famille québécoise (voir plus de détails sur le film). Camp de concentration ou travail sous surveillance, deux moyens utilisés à l’époque par le gouvernement pour restreindre la liberté de ces « ennemis » de l’état. Ces deux productions québécoises de fiction, qui partagent plusieurs éléments en commun, sont à notre connaissance les deux seules à traiter de ce sujet.

À noter que les voix des comédiens Pierre Gobeil et Michel Côté sont doublées en allemand.

Résumé

Nous sommes en juin 1915, le Canada est en guerre contre l'Allemagne. Comme 9 000 autres étrangers, Yan et Piotr - deux ressortissants allemands - sont internés au camp de concentration de Spirit Lake en Abitibi. Ils parviennent à s'évader. Mais s'évader en Abitibi à cette époque ne mène nulle part. Ils ratent un train, Piotr se blesse et la police est à leurs trousses.Mêmes les canadiens français voudraient bien que ces "étranges" restent enfermés. Les deux hommes trouvent refuge dans les bois et échangent sur leurs vies respectives. Puis un jour, ils sont recueuillis par des colons...

©Charles-Henri Ramond

Distribution

Pierre Gobeil (Piotr), Michel Côté (Yan), Doris Saint-Pierre (le colon Germain), Michel Vincent (le déserteur)

Fiche technique

Genre: drame historique - Origine: Québec, ©1985 Productions Vent d'Est - Durée: 53 minutes - Visa: Général - Sortie en salles: 26 avril 1985 à L'Autre cinéma de Montréal - Tournage: à Macamic

Réalisation: et scénario: Robert Cornellier (non crédité sur la pochette de la VHS) - Production: Lucille Veilleux - Société de production: Les Productions Vent d'Est avec l'appui financier de Radio-Québec Abitibi-Témiscamingue, Conseil des arts du Canada, programme d'aide à la production artisanale de l'ONF, Ciné Film - Direction de production: Diane Tremblay - Distribution: Les Films du Crépuscule (salles), Ciné-Maison Bellevue, Crépuscule Vidéo (VHS)

Équipe technique - Assistante réal.: Marthe Sauvageau - Costumes: François Laplante - Direction artistique: Gilles Côté - Montage images: Francis Van Den Heuvel – Musique originale: Serge Nicol - Photographie: Robert Vanherweghem -Son: Pierre Blain - Voix: Heinz Becker et Erwin Potitt (traduction de Barbara Mullersen)

Infos DVD/VOD

La Fuite a été édité en VHS, mais pas sur support DVD.

Par : Charles-Henri Ramond

Publication : 25 janvier 2009

Mise à jour : 23 février 2021, 9:28

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L'aliénation procurée par une région sauvage dont on ne s'échappe pas est au coeur de cette fiction au sujet peu ordinaire. Le film propose une réflexion sur le liberté, celle dont on rêve et celle, toute relative, procurée par quelques jours de cavale. L'intrigue s'appuie aussi sur une histoire d'amitié furtive s'installant entre deux hommes qui partagent la même condition.

Reposant principalement sur les épaules des deux comédiens principaux, La fuite s'arrime à son contexte en présentant quelques interactions des prisonniers avec les habitants du coin, mais on sent bien que les moyens financiers étaient trop limités pour permettre à cette production une reconstitution historique de plus grande envergure.

Afin de ne pas mettre trop en évidence les voix doublées, la caméra filme les personnages presque exclusivement en plans larges. Cette technique renforce la distance entre le sujet et le spectateur, rendant ce dernier voyeur d'une traque sans issue. La musique lancinante participe elle aussi à renforcer l'enfermement de la forêt.

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