Les 90 jours est un documentaire romancé réalisé par Louis Portugais en 1959. Le film était à l’origine une minisérie destinée au petit écran composée de quatre épisodes de 30 minutes réalisée dans le cadre de la série Panoramique.
Les 90 jours raconte les différentes étapes d’une grève longue, dure et fertile en émotions, se déroulant dans une petite ville imaginaire de la province de Québec. Un document saisissant sur le syndicalisme dans l’immédiat après-guerre. L’expérience acquise par le scénariste Gérard Pelletier en milieu syndical lui permit de rendre avec véracité les attitudes et les comportements aussi bien des ouvriers que des élites locales lors d’un conflit prolongé.
On remarque dans la nombreuse distribution les comédiens Béatrice Picard (Ma tante Aline) dans l’un de ses premiers rôles et Guy L’Écuyer (La Vie heureuse de Léopold Z, Au clair de la lune, Maria Chapdelaine).
Les 90 jours évoque sous plusieurs aspects la fameuse grève de l’amiante de 1949. Il remplit parfaitement le mandat de «Panoramique» qui est de montrer l’évolution du Canada français en réinterprétant l’histoire avec des points de vue nouveaux. Il invite plusieurs groupes sociaux (curés, avocats, maires, étudiants, marchands) à se ranger du côté des travailleurs. Il annonce surtout le syndicalisme plus agressif des années 60, les luttes contre les «syndicats de boutique». La partialité de sa prise de position représente sans doute la limite du progressisme permis alors dans une institution fédérale. Tout cela en fait non seulement un des plus intéressants annonciateurs de la Révolution tranquille, mais un document qui gardera sa pertinence pendant une quinzaine d’années. [1]
Résumé
Dans une petite ville du Québec, des ouvriers entrent en grève pour faire cesser les congédiements arbitraires, pour de meilleurs salaires et pour sauver leur syndicat. René Gagnon, jeune ouvrier prend la tête du mouvement, aidé par un jeune avocat au service de la centrale syndicale de Montréal. La grève dure 90 jours, parsemée de gestes clandestins de violence faits malgré l'opposition du syndicat. Celui-ci reçoit l'aide «de solidarité» d'autres syndicats. Finalement, un règlement est négocié : les ouvriers n'ont qu'une petite augmentation de salaire, mais ils ont obtenu la réintégration des congédiés arbitrairement, un droit d'ancienneté, une clause de grief et ils ont sauvé leur syndicat.Distribution
Jean Doyon (René Gagnon) ; Béatrice Picard (Laurette Gagnon) ; Teddy Burns-Goulet (le manchot) ; René Mathieu (Désiré Gagnon) ; Benoit Girard (Roger Dufault) ; Henri Poulin (Ovila Méthot) ; Guy L'Écuyer (Albert Métivier) ; François Lavigne (Lucien Fradette) ; Nathalie Naubert (Jacquie Dufault) ; Jean Brousseau (Jean Ruel) ; André Loiseau (le secrétaire) ; Guy Bélanger (l'abbé Tourigny) ; Lionel Villeneuve (un policier) ; Raymond Guilbault (un gréviste) ; Pat Gagnon (un gréviste) ; Roland Jetté (un gréviste) ; Maurice Beaupré (le marchand) ; Jean-Paul Dazé (un gréviste) ; Jean-Paul Kingsley (Provencher) ; Roger Varin (Lajoie) ; Roger Florent (le docteur Dufault) ; Paul Foucreau (un gréviste) ; Eddy (Edgar) Tremblay (le contremaître)Fiche technique
Genre : Documentaire dramatisé - Origine : Québec, 1959 - Images : 16mm, N&B - Diffusion : Radio-Canada, avril 1958 (série) - Durée : 1h42 - Visa : NC - Tournage : 28 janvier au 12 février 1958 à Montréal - Coût : env. 85 000 $Réalisation : Louis Portugais - Scénario : Gérard Pelletier - Production : Guy Glover ; Léonard Forest - Société de production : Office National du Film - Distribution : Office National du Film
Équipe technique - Assistant réalisateur : Jean Dansereau - Photographie : Georges Dufaux - Prise de son : Marcel Carrière - Montage : Gilles Groulx ; Marc Beaudet - Direction du montage : Victor Jobin – Décors : Earl Preston