Parlez-nous d’amour est une étude mÅ“urs satirique qui s’attaque à l’univers corrompu de la télévision populaire québécoise. Scénarisé par Jean-Claude Lord et le dramaturge Michel Tremblay, le film dénonce les bassesses populistes et les magouilles des producteurs et des artisans du milieu télévisuel local.
Après Bingo, Lord continue donc son analyse sociopolitique teintée de vitriol de nos petits et gros travers, comme il le fera encore dans son thriller environnemental Panique distribué peu après ce film là .
Critiques
Ce film «populaire» est un monument de vulgarité (vulgus). Ce sont des films du genre (Canal 10 et moins…) qui vous font parfois regretter de ne pas être né en Papouasie. Il faudra un jour avoir le courage de dénoncer nos pseudo-créateurs, qui tirent leurs cachets de ceux qu’ils critiquent gentiment en prenant bien soin de ne conscientiser personne, à condition de ne pas tomber dans le lyrisme lemelinien, autre genre de vulgarité.
Gilles Thérien in Voix et Images, vol. 2, n° 2, 1976, p. 286-290.
Le film nous montre les ficelles d’un spectacle télévisuel mais aussi, et surtout, les coulisses du spectacle, les sombres combines et le pouvoir enivrant de la télévision. On connaîtra les victimes, les admiratrices et les admirateurs de ce cirque. Les anecdotes sur le monde des variétés s’accumulent et deviennent de moins en moins légères. On suit aussi l’impatience croissante de Jeannot face à son milieu d’adoption. L’histoire culmine avec le démission de l’animateur, remis rapidement d’une dépression et qui choisit d’animer une émission enregistrée sans la présence du public. Cette dénonciation apparaît encore plus forte, puisque l’un des acteurs de ce cirque, Jacques Boulanger, animateur de la célèbre émission Boubou, interprète le rôle de Jeannot, voulant ainsi briser son image, victimes, selon ses propres mots, « d’une indigestion qui avait atteint son point le plus aigu.
Louise Carrière in Cinéma et littérature au Québec, sous la direction de Michel Larouche, 1976, p.100 et 101.