Twentieth Century, The – Film de Matthew Rankin

Cette satire politique débordante d’ingéniosité est le premier long métrage d’une figure marquante du court métrage québécois.

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The Twentieth Century (Le vingtième siècle en version sous-titrée français) est un comédie satirique écrite et mise en scène par Matthew Rankin, remarqué par ses courts métrages Tabula Rasa en 2012, Mynarski chute mortelle en 2014, ou Tesla, lumière mondiale en 2017.

Né à Winnipeg, Matthew Rankin a étudié l’histoire du Québec à l’Université McGill et à l’Université Laval. De là est née sa fascination pour la personnalité trouble du libéral Mackenzie King (1874-1950), Premier ministre du Canada dans les années 1920. C’est en lisant son copieux journal intime que Rankin a concocté cette farce politique débridée, dénigrant autant l’image idyllique véhiculée par le Canada, que sa soi-disant gentillesse ou son système politique désuet. Le scénario, très loin du compte-rendu historique bien qu’inspiré de l’histoire du pays, imagine le parcours du politicien à l’orée du vingtième siècle alors qu’il perd les élections au profit d’un opposant belliqueux. Il retourne sa veste et se rend compte que le Québec prône une alléchante « tendresse nationale », à mille lieues des velléités guerrières du gouverneur général anglo-canadien.

Tourné en format 4/3 sur pellicule 16mm, campé dans des décors faits de papier de carton et de divers objets achetés au magasin à rabais, The Twentieth Century peut se voir comme un descendant naturel du mythique IXE-13 de Jacques Godbout, auquel il emprunte le ton loufoque, le style DIY reconnaissable entre tous et les personnages bédéesques. À la fois minimaliste et irréelle, l’esthétique de Rankin fait aussi référence à celle des films de propagande des années de guerre, avec ses slogans, ses logos saillants et ses images impressionnistes. Enfin, soulignons la grande théâtralité de l’ensemble, aussi palpable dans sa direction artistique que dans ses personnages, indifféremment incarnés par des hommes ou des femmes.

Présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto (TIFF) où il a remporté le prix du meilleur premier film canadien, The Twentieth Century a connu un automne très chargé avec plus d’une vingtaine de projection en festivals. Le film a remporté le prix du Meilleur espoir national au Festival du nouveau cinéma (FNC), et le Grand Prix de la compétition internationale au Festival international du film de Los Cabos, au Mexique.

Résumé

Toronto, 1899. 1 - Politicien dans la trentaine, William Lyon Mackenzie King souhaite devenir Premier ministre pour conquérir la belle Ruby, harpiste et fille du gouverneur général. 2 - À l'Académie royale de gouvernance, il passe les épreuves en compagnie de deux autres candidats à la chefferie: baratage de beurre, chasse au bébé phoque, urinage d'endurance, coupe du ruban officiel. Mais King finit second. Ruby est donc promise à Harper, viril vainqueur du concours. 3 - Une profonde dépression gagne le jeune homme, qui noie son chagrin dans les vices solitaires. Pendant ce temps, le gouverneur fomente une guerre, sa fille part en croisade. 4 - King se rend à Winnipeg, découvre le monde interlope et déniche au marché noir une bottine ayant appartenu à Ruby. 5 - De retour au Québec, il est attiré par la Tendresse nationale, programme politique du sensible et mystique politicien local: J. Israël Tarte. King tombe amoureux de la douce infirmière qui prend soin de sa vieille mère. 6 - Harper, l'opposant de King meurt à la guerre. 7 - King voit là une opportunité pour revenir en force, à condition de se libérer de ses pensées impures. 8 - La furie nationale gronde. 9 - King prend une décision. 10 - Il s'empare du pouvoir.

©Charles-Henri Ramond

Distribution

Dan Beirne (William Lyon Mackenzie King), Sarianne Cormier (Nurse), Catherine St-Laurent (Ruby Elliott), Mikhaïl Ahooja (Henry Albert Harper), Seán Cullen (Lord Muto), Brent Skagford (Arthur Meighen), Trevor Anderson (Richardson), Richard Jutras (le père de King), Louis Negin (la mère de King), Kee Chan (Wakefield), Emmanuel Schwartz (Lady Violet), Satine Scarlett Montaz (Charlotte, l'enfant défectueux), Annie St-Pierre (Tarte), Martin Dubreuil (caméo), Marie Brassard (caméo)

Fiche technique

Genre: comédie satirique - Origine: Québec, 2019 - Durée: 1h30 - Langue V.O.: anglais et français - avec sous-titres français ou anglais - Format: 1.33:1 - Visa: 13 ans et plus - Première mondiale: septembre 2019, TIFF - Sortie en salles: 20 décembre 2019 sur 2 écrans à Montréal - Tournage: durant 24 jours, au printemps 2017, à Montréal - Budget approximatif: 1 M$

Réalisation: Matthew Rankin - Scénario: Matthew Rankin - Production: Gabrielle Tougas-Fréchette, Ménaïc Raoul - Société de production: Voyelles Films avec la participation financière de Téléfilm Canada, de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), du Fonds Harold Greenberg, du Crédit d'impôt cinéma et télévision (Gestion SODEC) et du Crédit d’impôt pour production cinématographique canadienne - Distribution: Maison 4:3 - Distribution USA: Oscilloscope

Équipe technique - Animation: Matthew Rankin - Conception sonore: Sacha Ratcliffe - Costumes: Patricia McNeil - Direction artistique: Dany Boivin - Mixage: Bernard Gariépy Strobl - Montage images: Matthew Rankin – Musique: Peter Venne, Christophe Lamarche-Ledoux - Photographie: Vincent Biron - Prise de son: Lynne Trépanier

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Né en décembre 2008, Films du Québec est un site d'information indépendant, entièrement dédié au cinéma québécois de fiction. Films du Québec contient les fiches détaillées des films québécois, des actualités, des critiques et des bandes annonces et bien plus.
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