Films du Québec

Le ventre de Bassima est un drame produit, écrit, réalisé et monté par Babek Aliassa, cinéaste d’origine iranienne qui signe là son deuxième long métrage de fiction, après Boucherie halal.

Renouant avec des thèmes qui lui sont chers (précarité des immigrants, intégration délicate, déracinement et relations sociales complexes), Aliassa propose un drame psychologique chargé de sens, dans lequel une jeune syrienne obligée de se débrouiller seule se résoud à devenir mère porteuse en échange d’une grosse somme d’argent.

Présenté en première mondiale en Inde en novembre 2024 et aux RVQC en février 2025, Le ventre de Bassima (Bassima’s Womb) sort en salle le 16 mai 2025 dans quelques salles de Québec et Montréal.

Notes de l’auteur

L’envie de faire un film sur une mère porteuse est née après mon documentaire Greffe. À cause de mes parents médecins, je me suis toujours senti attiré par les thèmes médicaux. En parcourant ces forums spécialisés et la variété des cas relatés, j’ai compris qu’il était puéril de traiter le thème sous la seule facette de la donneuse consentante inséminée dans une clinique proprette sous le regard admiratif d’un couple attentionné. Je m’en suis souvenu des années plus tard, en situant la scène d’insémination dans une salle de bains mal éclairée et encrassée au sous-sol d’un magasin de nettoyage à sec. C’était le ton cru et sans concessions que je voulais pour mon film.

J’avais un sujet de film. Il me fallait un contexte. Je l’ai trouvé quand la guerre en Syrie éclata, et que des milliers de Syriens immigrèrent pour se réfugier hors de leur pays. Immigrant, je l’avais été moi-même depuis mon plus jeune âge lorsqu’il m’avait fallu, par décision parentale puis personnelle, quitter l’Iran pour aller m’établir en France, au Canada anglais, en Biélorussie et finalement au Québec.

Les thèmes de ce deuxième film mêleraient donc l’immigration et la grossesse par substitution : deux femmes issues de cultures différentes cherchent dans l’autre un besoin urgent à soulager. Je campais l’action dans une époque contemporaine, car je veux que mes films témoignent de leur temps, pour faire référence en filigrane à des événements graves récents : la guerre en Syrie, la crise économique, la précarité sociale, l’islamophobie grandissante, la stérilité chez les couples…

Ce serait une histoire d’emploi et d’argent, qui sont si vitaux pour l’expatrié. Mais ce serait surtout un film sur des rapports difficiles entre des êtres humains accablés par leurs dilemmes personnels, et par leur destin compliqué et irrésolu.

Les notes reproduites ci-dessus sont extraites sans modification du dossier de presse de Le ventre de Bassima, fourni par FunFilm Distribution.