Fleurs sauvages, Les – Film de Jean Pierre Lefebvre

17e long métrage du cinéaste, cette chronique intergénérationnelle porte un regard tendre sur les problèmes de communication.

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Les fleurs sauvages - portrait de groupe extrait de la bande annonce
Les fleurs sauvages – de g. à d. Marthe Nadeau, Michèle Magny, Claudia Aubin, Pierre Curzi, Éric Beauséjour.

Récipiendaire du Prix de la critique internationale de Cannes en 1982, Les fleurs sauvages est le dix-septième long métrage de Jean Pierre Lefebvre. Dans ce portrait intergénérationnel touchant, le prolifique cinéaste québécois retrouve la douceur de ses Dernières fiançailles (1973) et de son Amie Pierrette (1968). Bucolique sans être nostalgique, humoristique mais ni moralisateur ni moqueur, le film porte un regard tendre sur les problèmes de communication et de compréhension existant entre les êtres humains.

Après sa première mondiale à la Quinzaine des réalisateurs, Les fleurs sauvages a tenu sa première canadienne le 26 juin 1982 au Musée de l’homme, à Ottawa, dans le cadre du National Film Day. En plus de son prix à Cannes, le film avait remporté la Plaque d’argent au Festival de Figueira da Foz, au Portugal. II avait en outre été présenté au Festival of Festivals de Toronto et aux Rendez-vous d’automne du cinéma québécois avant de prendre l’affiche le 29 octobre 1982 à Montréal. Évalué à 19000 dollars après six semaines de diffusion, le succès public fut somme toute au rendez-vous pour un film de 2h30, une durée inédite dans le cinéma québécois d’alors.

Signalons enfin que le film est dédié à Marguerite Duparc, épouse de Lefebvre, monteuse et partenaire de production de longue date, décédée d’un cancer peu de temps après avoir terminé le montage.

« Un film pour que les générations qui ne se parlent ni ne s’écoutent ni ne s’entendent malgré tout ce qu’elles pourraient se dire. » -J. P. Lefebvre

Critique d’époque

Et qu’on ne prétende pas que ce film de deux heures et trente-deux minutes est trop long. Tout dans ce long métrage prend précisément tout son sens dans la durée, dans le temps qui passe, dans les moments que vivent ensemble ou séparément les personnages. Pour voir ce film, il faut en effet prendre le temps de laisser le temps nous parler. (Richard Gay, Le Devoir, 30 octobre 1982, p. 24)

Mots du réalisateur

C’est un film sur l’idée de tolérance, indique le réalisateur. Il existe dans notre société différentes générations qui n’ont pas le même point de vue sur les choses. Il y a des idées que les adultes se transmettent entre eux et qu’ils ne transmettent pas aux enfants. C’est un film que j’ai fait beaucoup pour mes enfants et pour les enfants en général. C’est rare que trois générations vont se parler. (Entrevue à Luc Perreault, La Presse, 30 octobre 1982, p. C1)

On a tourné ce film-là un peu pour redire au monde que c’est encore possible de réaliser des petits films. Je ne crois pas au grand film. Les Fleurs sauvages avait pour nous valeur de pamphlet: dans un monde où on pense qu’il faut un million, un million et demi, deux millions, pour commencer à parler, je pense qu’on a démontré, depuis 18 ans, qu’il y a une cinématographie québécoise possible à petit budget et que c’est elle qui a presque toujours été la meilleure. (Entrevue à Serge Dussault, La Presse, jeudi 20 mai 1982, p. B1)

Résumé

En plein mois de juillet, Simone quitte sa maison de retraite pour aller passer une semaine à la campagne, chez sa fille Michèle. Cette dernière est potière et vit avec son second mari, Pierre, chacun étant issu d'un mariage différent. À 70 ans, Simone est d'une tout autre génération. Michèle ne veut pas lui ressembler. Les deux femmes s'aiment sans doute, mais n'ont jamais pu communiquer, ne se sont jamais bien comprises. On peut même concevoir qu'il existe de profondes divergences qui les séparent. Sans déchirement, sans agressivité, à travers les gestes quotidiens, et avec humour, le film nous dresse le portrait de ces personnages et de la difficile rencontre de trois générations.

Charles-Henri Ramond

Distribution

Michèle Magny (Michèle Levasseur Dubuc), Marthe Nadeau (Simone Levasseur, sa mère), Pierre Curzi (Pierre Dubuc, son mari), Claudia Aubin (Claudia, leur fille), Éric Beauséjour (Éric, le fils de Michèle), Georges Bélisle (l'homme dans l'autobus), Michel Viala (céramiste), Sarah Mills (céramiste), Monique Thouin, Philippe Estérez, Marie Estérez, Rosie Godbout, Christian Marcotte, Claudie Rivard, Yves Rivard, Brigitte Lecours, Raoul Duguay

Fiche technique

Genre: chronique - Origine: Québec, 1982 - Durée: 2h32 - Langue V.O.: Français - Visa: Général - Première: 18 mai 1982, Festival de Cannes (Quinzaine des réalisateurs) - Sortie en salles: 29 octobre 1982, sur un écran à Montréal (Berri) - Tournage: du 29 juin au 17 juillet 1981 dans les environs de Bedford - Budget: 304 000 dollars - Coût: 352 000 dollars

Réalisation: Jean Pierre Lefebvre - Scénario: Jean Pierre Lefebvre - Production: Marguerite Duparc - Société de production: Cinak avec la participation financière de la Société de développement de l'industrie cinématographique canadienne (SDICC), Institut du cinéma québécois (IQC), Radio-Québec, Geoffrion, Leclerc - Distribution: J.-A. Lapointe Films

Équipe technique - Mixage: Michel Charron - Montage images: Marguerite Duparc – Musique: Raoul Duguay, Jean Corriveau, d'après une mélodie de Claude Fonfrède - Photographie: Guy Dufaux - Prise de son: Claude Hazanavicius

Infos DVD/VOD

Les fleurs sauvages a été restauré et numérisé par Éléphant mémoire du cinéma québécois.

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Né en décembre 2008, Films du Québec est un site d'information indépendant, entièrement dédié au cinéma québécois de fiction. Films du Québec contient les fiches détaillées des films québécois, des actualités, des critiques et des bandes annonces et bien plus.
Création et administration : Charles-Henri Ramond, membre de l'Association québécoise des critiques de cinéma.

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