Doux aveux – Film de Fernand Dansereau

Sorti sur les écrans le 10 septembre 1982, Doux aveux cinquième long métrage de fiction du réputé documentariste québécois.

https://www.filmsquebec.com/wp-content/uploads/doux-aveux_fernand-dansereau.jpg
Geneviève Brassard, Gilbert Turp dans Doux aveux de Fernand Dansereau (image publicitaire publiée dans les journaux de 1982 lors de la sortie en salle du film)
Geneviève Brassard, Gilbert Turp dans Doux aveux de Fernand Dansereau (Collection filmsquebec.com – Reproduction interdite sans autorisation)

Sorti sur les écrans le 10 septembre 1982, Doux aveux est un chronique coécrite et réalisée par Fernand Dansereau. Il s’agit de son cinquième long métrage de fiction, après Le festin des morts (1965), Tout l’temps, tout l’temps, tout l’temps… (1969), Simples histoires d’amour (1976) et Thetford au milieu de notre vie (1978). D’après nos recherches, Doux aveux est aussi le tout premier long métrage de fiction entièrement écrit, produit et réalisé à Québec par une équipe venant de la Captitale-Nationale.

Le titre de la version sous-titrée en anglais est : Sweet Lies And Loving Oaths.

Mot du réalisateur

Le film est né ici, dans ce bureau (Ammage, maison de production, rue Saint-Vallier est). L’an dernier, nous avons eu un trou dans le travail. Alors, on s’est mis à faire des exercices d’écriture, juste pour le plaisir. Nous étions cinq et on s’était donné un code: mettre en présence des personnes âgées et des adolescents. Pour moi, le personnage premier était Rose-Anna. Un personnage habité par des images de ma grand-mère qui vivait seule dans un appartement, à un âge avancé. En rassemblant tous les morceaux d’écriture, on a eu clairement le sentiment que cela valait la peine de devenir un long métrage. Au cours du tournage, en raison du talent de Marcel Sabourin, le personnage de Clovis a pris plus d’importance. Mais, pour moi, Rose-Anna demeure le personnage central.

Le film contient plusieurs grands thèmes: la mort inéluctable, le droit des gens âgés à l’amour, le conflit des générations…?

Il y a un thème qui m’est plus cher. Mais je me méfie de moi quand il s’agit de philosopher au sujet d’un de mes films. Rétrospectivement, je dirais que la mort est un thème qui me poursuit, mais en fonction de la vie. La fonction des êtres vivants, c’est de faire de la vie. Pour faire de la vie, il faut de l’énergie. Quand tu n’as plus assez d’énergie, il est temps que tu disparaisses. La vie c’est une volonté. À la fin du film, quand Clovis, en canot avec Rose-Alma, lui demande: « Si on chavirait…?” Dans le fond, il lui demande: est-ce qu’on a encore assez d’énergie pour continuer…? Faire de la vie, ce n’est pas juste faire des enfants… C’est travailler, c’est créer des relations, ne fusse que jouir de la vie. Imaginez: une demande en mariage à cet âge-là? J’essaie de transmettre une sorte d’éblouissement. L’éblouissement de la vie sur toute une vie. Je suis un optimiste de nature. Je me lève de bonne humeur tous les matins.

Extraits d’une entrevue accordée à Louis-Guy Lemieux du journal Le Soleil, 11 septembre 1982 (p. C3)

Critiques d’époque

Il faut certainement noter le talent de Dansereau dans sa façon de nous présenter la réalité avec réalisme mais sans platitude. et une certaine détresse qu’apporte la vieillesse sans mièvrerie, peut-être justement à cause de la grande liberté qu’il assure à ses personnages. (Pierrette Roy, La Tribune de Sherbrooke, 2 octobre 1982, p. B2)


Comment expliquer la vogue des films québécois centrés sur des personnages de vieillards? Est-ce parce que notre société vieillit et que l’accroissement du public du troisième âge justifie qu’on s’intéresse à ses problèmes? Sans doute. On peut toutefois se demander si cet intérêt n’est pas dû en partie aussi au fait que notre société cherche à se déculpabiliser. Quand on voit des vieux heureux à l’écran, on oublie un peu ceux qui, privés de l’affection de leurs enfants, vont terminer leurs jours à l’hospice. Il est bon d’imaginer nos vieillards heureux …/… Divisé en trois parties, comme les trois actes d’une pièce de théâtre, le film de Dansereau triche un peu avec la réalité. Les vieux ont le beau rôle, les adultes passent pour des rabat-joie tandis que les jeunes, Odile et Stéphane (petit-fils de Clovis), sont ou bien mièvres ou bien des antagonistes plutôt bornés. Ce qui fait que l’intérêt fluctue. Quand la balle est dans le camp des vieux, on se réjouit des tours et détours de Rose-Alma. L’idylle attendue des deux vieux tarde un peu trop à venir mais elle est finalement consommée. Les doux aveux de Clovis et de Rose-Alma font chaud au coeur. (Luc Perreault, La Presse, 11 septembre 1982, p. C18)

Résumé

Rose-Alma est âgée de 80 ans. Elle est encore très active et elle se refuse à vivre aux crochets de sa fille. Elle désire être autonome et vivre à sa guise. Avec la complicité de sa petite-fille Odile, elle loue une petite maison. C'est alors qu'elle fait la connaissance de Clovis, son propriétaire, qui lui n'a que 66 ans. Par amitié, au début ils s'entraident, mais ensuite, ensemble ils se battront envers et contre tous pour conserver leur indépendance.

(dossier de presse)

Distribution

Hélène Loiselle (Rose-Alma), Marcel Sabourin (Clovis), Geneviève Brassard (Odile), Gilbert Turp (Stéphane), André Melançon (Rénald), Carole Émond (Louise), Benjamine Roy (Hélène), Jean Guy (chef d'orchestre), Sylvie Heppell (Mme Gamache), Noël Moisan (M. Laurendeau), Denise Dubois (infirmière), Nicolas Émond (claviériste), Éric Roy (Guitariste), Marc Sarrazin (guitare basse), Denis Paquet (batterie)

Fiche technique

Genre: chronique - Origine: Québec, 1982 - Durée: 1h30 - Langue V.O.: Français - Images: 16mm, couleurs - Visa: Général - Sortie en salles: 10 septembre 1982 sur 1 écran à Montréal et 1 écran à Québec, 24 septembre 1982 à Toronto (Carlton Cineplex) - Tournage: du 9 septembre au 10 octobre 1981 (22 jours), au domaine de Maizeret et dans quelques lieux de Québec - Budget approximatif: 368 000 dollars

Réalisation: Fernand Dansereau - Scénario: Fernand Dansereau, Dominique Lévesque, Bernard Dansereau, Florence Bolté - Production: Gaston Cousineau - Sociétés de production: Animage et Radio-Québec avec la collaboration financière de l'Institut québécois du cinéma (IQC), Société de développement de l'industrie cinématographique canadienne (SDICC)- Distribution: Les Films Mutuels

Équipe technique - Asst. réal.: Dominique Lévesque - Décors: Carole Paré - Maquillages: Mickie Hamilton - Mixage: Michel Descombes - Montage images: José Heppell – Musique: Réjean Marois - Photographie: Alain Dupras - Son: Yves St-Jean

Infos DVD/VOD

À notre connaissance, Doux aveux n'a été jamais été édité en format VHS ou DVD au Québec.

Qui sommes-nous ?

Né en décembre 2008, Films du Québec est un site d'information indépendant, entièrement dédié au cinéma québécois de fiction. Films du Québec contient les fiches détaillées des films québécois, des actualités, des critiques et des bandes annonces et bien plus.
Création et administration : Charles-Henri Ramond, membre de l'Association québécoise des critiques de cinéma.

Catégories

Archives