[CRITIQUE] The Hummingbird Project: les gars du câble

Avec The Hummingbird Project, son troisième long métrage en Anglais, Kim Nguyen signe un divertissement de qualité, dans lequel l’humain fait à nouveau face aux défis technologiques.

Jesse Eisenberg et Alexander Skarsgård dans The Hummingbird Project de Kim Nguyen (source : TIFF)

Jesse Eisenberg et Alexander Skarsgård dans The Hummingbird Project de Kim Nguyen (source : TIFF)

Avec The Hummingbird Project, son troisième long métrage en Anglais, Kim Nguyen signe un divertissement dans lequel l’humain fait à nouveau face aux défis technologiques, comme c’était le cas dans Eye on Juliet, distribué l’an dernier. En comparaison avec le précité, The Hummingbird Project est nettement plus intéressant. Nguyen livre un commentaire senti sur la futilité de notre « modernité » qui trouve un écho plus prégnant et des rebondissements moins naïfs, tout en restant dans les limites imposées par les codes du genre. Il procure du même coup un regain de crédibilité à son film, ce qui n’était pas vraiment l’impression qui se dégageait du désert peuplé d’araignées voyeuses d’Eye on Juliet. Le regard que le cinéaste porte sur notre besoin d’aller toujours plus vite, et donc d’inventer des moyens de plus en plus complexes pour s’enrichir, lui apporte en outre suffisamment de ressort pour développer l’aspect réflexif, grâce entre autres à de brèves, mais révélatrices visites dans un village immatériel habité par des amish.

Méconnues et très techniques, les références au « trading à haute fréquence » donnaient au récit toutes les apparences du casse-gueule. Or, Nguyen parvient à rendre son sujet limpide – quitte à se répéter par moments – et à le garder captivant, notamment dans une première heure fluide et énergique. Le dosage adroit de comédie, de drame et de suspense n’est pas étranger à l’affaire. Même si le schéma est bien rôdé et que la finale est plus que prévisible, on ne s’ennuie pas une seconde. La réalisation sans temps morts, les cadrages de Nicolas Bolduc, qui démontre une nouvelle fois sa capacité à magnifier les vastes étendues sauvages, s’ajoutent à l’impression de réussite de l’ensemble, aussi modeste et générique soit-il. Enfin, au chapitre de l’interprétation, soulignons la solidité du trio d’acteurs principaux, marqué par la coiffure de Salma Hayek (clin d’œil à l’impitoyable Cruella qui n’échappera à personne), la justesse de ton de Jesse Eisenberg, et la dégaine improbable du dégingandé Alexander Skarsgard, en spécialiste du code au grand coeur. En somme, avec The Hummingbird Project, Kim Nguyen propose une oeuvre mineure, mais de belle tenue.

The Hummingbird Project РQu̩bec-Belgique, 2018, 1h51 РDeux cousins d̩cident de faire fortune dans les transactions boursi̬res ultra-rapides en faisant passer de la fibre optique dans un conduit souterrain de plus de 1500 kilom̬tres de long РAvec: Jesse Eisenberg, Alexander Skarsg̴rd, Salma Hayek РSc̩nario et r̩alisation: Kim Nguyen РProduction: Item7, Belga Productions РDistribution: Entract Films

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