
Claude Fortin filme le cinéaste Claude en train de filmer dans L’autobiographe amateur de Claude Fortin (image extraite du film (capture VHS) – Collection filmsquebec.com – Reproduction interdite sans autorisation)
L’autobiographe amateur est une chronique humoristique réalisée en 1999 par Claude Fortin, cinéaste indépendant qui avait surpris tout son monde quelques années plus tôt avec Le voleur de caméra, un premier long métrage lui ayant permis de remporter la prime à la qualité de la SOGIC ainsi que le prix SARDEC du meilleur scénario (ex-aequo avec Requiem pour un beau sans coeur de Robert Morin).
Dans ce second projet, produit sur une période de plusieurs années, un cinéaste en proie aux doutes, incarné par Fortin lui-même, témoigne de son parcours – mais surtout de ses déboires – par le biais d’entrevues devant la caméra ainsi que par la reconstitution de quelques moments clés. En parallèle à ces événements, Fortin rajoute un second niveau de lecture pour mieux mêler les cartes du réel et de la fiction en mettant en scène sa propre vie, celle de sa blonde et de son petit garçon. Outre la famille proche, plusieurs amis du cinéaste ont été mis à contribution, tels le groupe des habitués de la Casa Obscura, lieu d’échange et de création bien connu dans le milieu. On reconnait, entre autres, les cinéaste Marc Bisaillon, Richard Brouillette, Pierre Goupil et Jacques Leduc.

Claude Fortin et Pierre Goupil (d.), le producteur, dans L’autobiographe amateur de Claude Fortin (image extraite du film (capture VHS) – Collection filmsquebec.com – Reproduction interdite sans autorisation)
À partir de ce moment là , le cinéma est de venu pour moi un instrument politique, idéologique, personnel
Claude Fortin
Après sa première mondiale au FFM, L’autobiographe amateur fut présenté dans plusieurs festivals nationaux, ainsi qu’en France en novembre 1999, lors de la manifestation Cinéma du Québec à Paris, organisée conjointement par l’association des auteurs, réalisateurs et producteurs de France (ARP) et la SODEC.
Critiques d’époque
Par-dessus tout, c’est l’ironie autoréflexive qui est la plus tonique dans cet Autobiographe amateur. Faire sérieusement du cinéma sans jamais se prendre au sérieux, garder à quaranre ans l’esprit gavroche et la tête froide, s’autocritiquer à tout rompre tout en continuant de croire passionnément au cinéma, voilà une dynamique rare par les temps qui courent, caricaturale à juste titre, et qui aurait avantage à inspirer et à nourrir de nombreuses comédies filmiques québécoises. (Réal La Rochelle, 24 images, 98-99, p. 89)
Ce film pourrait servir d’antidote aux intoxiqués des films hollywoodiens. Car Fortin ne cherche pas à provoquer l’évasion. Mais la description presque schizophrénique qu’il donne de son univers de création, sa volonté affichée de mettre ses tripes devant la caméra et sur la table de montage, son acharnement à reconstituer une trajectoire qui pourrait correspondre à celle de bien de ses jeunes collègues méritent le respect. (Luc Perreault, La Presse, 20 novembre, 1999, p. C-12)
L’autobiographe amateur est surtout le produit d’un habile système de mise en abyme dont le cinéaste aurait effacé les parois censées créer une impression de distance. De sorte qu’on a le sentiment que Fortin superpose deux acétates et que le tournage du film qu’il tourne à l’intérieur du film. (Martin Bilodeau, Le Devoir, 13 novembre, 1999, p. B-4)

Claude Fortin (d.) et les amis de la casa dans L’autobiographe amateur de Claude Fortin. On reconnait è gauche au fond le cinéaste Jacques Leduc, à sa droite Brigitte Lacasse ainsi que Pierre Goupil (image extraite du film (capture VHS) – Collection filmsquebec.com – Reproduction interdite sans autorisation)