À partir d’un scénario déjà peu évident à transcrire sur pellicule (les traces laissées par les conversations d’une femme dans l’inconscient de son amant comateux), Annie Molin Vasseur nous livre avec La voix de l’ombre un essai ambitieux, mais qui devient rapidement une vue d’un amateurisme désarmant qui ne suscite guère mieux que l’ennui.
La direction d’acteurs est plus que maladroite, laissant reposer tout le poids du développement de l’intrigue sur les épaules des comédiens certes aguerris mais complètement livrés à eux-mêmes. Mario Saint-Amand en Gerry et France Castel dans La lune viendra d’elle-même nous ont pourtant prouvés qu’ils sont capables du meilleur.
La voix de l’ombre souffre également de dialogues et de commentaires en voix off qui sonnent faux tant ils sont pompeux et faussement travaillés. Le travail de réalisation est plus que bancal et ne peut se reposer sur ses éléments techniques tels que montage ou photographie. Stupéfait, le spectateur aura droit à des flous artistiques rappelant les films roses de David Hamilton, des images aux couleurs rétro ratées, des retours en arrière inutiles et j’en passe.
Malgré une volonté évidente d’élever son sujet, La voix de l’ombre sombre corps et âme et finit bien loin de la note de passage.
La voix de l’ombre – drame psychologique – Québec, 2014, 1h23 – une femme se raconte au quotidien à son amant qui est dans le coma. Ces monologues forgeront son imaginaire créatif – Avec: France Castel, Mario Saint-Amand, Isabelle Laurier – Scénario, réalisation et production: Annie Molin Vasseur – Distribution: A-Z Films
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