Deux femmes en or est une comédie réalisé par Chloé Robichaud (Les jours heureux) sur un scénario de Catherine Léger (La déesse des mouches à feu) adapté de sa pièce éponyme créée en 2018 puis revampée en 2023 et elle-même basée sur Deux femmes en or, film culte de Claude Fournier et Marie-Josée Raymond (1970).
Transportant son intrigue d’un propret bungalow de banlieue à une coop d’habitations d’un quartier central de Montréal, le film relate les aventures de deux mères de famille délaissées par leurs maris. Traité sur le ton de la comédie (tantôt douce-amère, tantôt caustique), Deux femmes en or modernise le regard décomplexé que portait l’oeuvre originale sur le désir et la sexualité des femmes. À noter la présence de Louise Turcot et Donald Pilon, déjà dans la version de 1970, qui font ici une brève apparition.
Présenté en première mondiale au festival de Sundance, où il a remporté un prix spécial du jury, Deux femmes en or sort en salle le 30 mai 2025.
Notes de la réalisatrice
On est dans l’après #Metoo, plusieurs choses ont évolué en 50 ans, mais on est tout de même dans une période où monte un conservatisme mondial, avec un retour vers la droite religieuse. J’ai l’impression que certains droits qu’on tenait pour acquis ne le sont pas nécessairement. On est dans une époque en mouvance sur ces questions et je sens donc le film encore très pertinent, notamment sur la question de l’identité sexuelle des femmes. D’ailleurs, je sais que le film fait réagir et s’il fait réagir, c’est parce que c’est pertinent.
Bien sûr, on parle beaucoup des femmes, mais pour moi, c’est aussi beaucoup sur ça. Les personnages des maris ne sont pas négligés. En fait, ce sont quatre personnages qui sont déconnectés de leur désir, de qui ils sont réellement. Je ne veux pas mettre la faute sur les enfants – j’ai des enfants et c’est la plus belle chose qui me soit arrivée -, mais c’est vrai que lorsqu’un enfant arrive, tout devient à propos de cet autre être humain-là. Le danger, c’est de ne plus s’écouter, de ne plus prioriser le couple non plus. Pour moi, ce sont quatre personnages qui se sont perdus de vue et qui, au fil du film, vont devoir se poser les vraies questions sur ce qu’ils veulent. Le film n’est pas pamphlétaire et ne dit pas que le couple doit s’éclater, que le polyamour est la solution, au contraire. Mais il rappelle que c’est important de s’écouter et de se poser les vraies questions sur ce qui peut nous rendre heureux ou non. Par exemple, David (joué par Mani Soleymanlou) prend des antidépresseurs pour essayer d’inhiber ce qu’il ressent parce que l’idée de la séparation est trop effrayante, mais à un moment donné, il doit y faire face et se demander ce qui serait bon pour luide ne plus s’écouter, de ne plus prioriser le couple non plus. Pour moi, ce sont quatre personnages qui se sont perdus de vue et qui, au fil du film, vont devoir se poser les vraies questions sur ce qu’ils veulent. Le film n’est pas pamphlétaire et ne dit pas que le couple doit s’éclater, que le polyamour est la solution, au contraire. Mais il rappelle que c’est important de s’écouter et de se poser les vraies questions sur ce qui peut nous rendre heureux ou non.
Quant à la mise en scène, avec Sara Mishara qui a fait la photo, j’ai voulu faire un clin d’œil au film original en utilisant le même format, la même pellicule qu’en 1970! C’était aussi une façon de dire: oui, en 50 ans, les choses ont évolué, mais à quel point? Est-ce qu’il n’y a pas un danger de revenir en arrière ? En ce moment, l’histoire nous dit que oui. L’usage de la pellicule, le côté nostalgique, évoquait ça. Avec les couleurs, les costumes, on a créé quelque chose d’intemporel et c’était ma façon d’évoquer toutes ces femmes entre 1970 et aujourd’hui. Visuellement, musicalement, on traverse les époques.
Les notes ci-dessus sont extraites du dossier de presse de Deux femmes en or, fourni par Maison 4:3.
Résumé
Violette, en congé de maternité, passe ses journées à prendre soin de sa fille, regarder par la fenêtre et attendre que le temps passe. Elle s'ennuie ferme et n'a le goût à rien. En plus, elle ne cesse d'entendre des bruits de corneille qu'elle assimile par mégarde aux ébats amoureux de sa voisine Florence. Or, celle-ci - dépressive en arrêt maladie - lui avoue qu'elle n'a plus de relations sexuelles avec son mari depuis des lustres. Violette, elle aussi délaissée par son conjoint qui la trompe éhontément, reconnaît une alliée et une partenaire. De fil en aiguille, les deux femmes décident de reprendre contrôle de leur corps. À l’insu de leur conjoint, elles multiplient les aventures sans lendemain avec tous les mâles qui frappent à leur porte.
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Karine Gonthier-Hyndman (Florence), Laurence Leboeuf (Violette), Mani Soleymanlou (David), Félix Moati (Benoît), Juliette Gariépy (Éli), Sophie Nélisse (Jessica), Claude Legault (le plombier), Maxime Le Flaguais (l'exterminateur), Arnaud Soly (le peintre), Fabien Cloutier (l'acheteur Kijiji), Sam Breton (le gars du câble), Patrick Emmanuel Abellard (William), Richardson Zéphir, Katherine Levac, Donald Pilon, Louise Turcot
Fiche technique
Genre: comédie - Origine: Québec, 2025 - Durée: 1h39 - Langue V.O.: Français - Visa: 13 ans et plus (érotisme) - Tournage: du 28 janvier au 14 avril 2024, à Montréal et environs - Première en salle: 25 janvier 2025 au Sundance Film Festival - Date de sortie: 30 mai 2025
Réalisation: Chloé Robichaud - Scénario et dialogues: Catherine Léger, d’après sa pièce éponyme, elle-même adaptée du scénario et du film de Claude Fournier et de Marie-Josée Raymond - Production:: Martin Paul-Hus, Catherine Léger - Producteurs exécutifs: Fabrice Lambot, Pierre-Marcel Blanchot - Direction de production: Michel Croteau - Société(s) de production: Amérique Film avec la participation financière de Téléfilm Canada, SODEC, Bell Media, Fonds Harold Greenberg, Fonds Québecor et des crédits d'impôts fédraux et provinciaux - Distribution: Maison 4:3
Équipe technique - Assistante réalisation: Noémie Sirois - Coiffures: Vincent Dufault - Conception sonore: Sylvain Bellemare - Costumes: Patricia McNeil - Direction artistique: Louisa Schaba - Distribution des rôles: Karel Quinn, Lucie Llopis - Maquillages: Djina Caron – Mixage: Luc Boudrias - Montage images: Matthieu Bouchard, Chloé Robichaud - Musique: Philippe Brault - Photographie: Sara Mishara - Son: Stephen De Oliveira