Déesse des mouches à feu, La – Film d’Anaïs Barbeau-Lavalette

Adapté du roman de Geneviève Pettersen, ce troisième long métrage de fiction de la cinéaste s’inscrit dans une démarche globale qui a pour sujet principal l’enfance et l’adolescence.

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Présenté en première mondiale à Berlin – comme les deux précédents longs métrages de fiction de la cinéaste – La déesse des mouches à feu est l’adaptation cinématographique du roman éponyme de Geneviève Pettersen, paru en 2014. Scénarisé par Catherine Léger et mis en scène par Anaïs Barbeau-Lavalette, ce drame frontal destiné à un public averti relate la descente aux enfers d’une adolescente de Chicoutimi-Nord au milieu des années 1990.

Ce cinquième long métrage de la réalisatrice s’inscrit dans une démarche globale qui a pour sujet principal l’enfance et l’adolescence. Que ce soit dans les documentaires Le plancher des vaches, Ma fille n’est pas à vendre ou Les Petits Géants ou dans les fictions Inch’Allah et Le ring, Anaïs Barbeau-Lavalette ne cesse d’illustrer un univers aussi fascinant que déstabilisant et dramatique. Porté par ces antagonismes, sa trame sonore grunge (« Rock’n’Roll Suicide » de David Bowie ; « Seul au combat » des BB ; Offenbach…) et ses références à Kurt Cobain ou Pulp Fiction, La déesse des mouches à feu donne de « l’âge ingrat » une image à la fois très dure (drogue, alcool, abandon, suicide et famille en plein déchirement) et très belle (amitié, solidarité, rêves, premiers émois amoureux, etc.). Indéniablement, ce drame à la fois cru et féérique se distingue des récits d’adolescence habituellement montrés dans le cinéma québécois.

Mot de la réalisatrice

Le succès du roman témoigne de sa résonance : on a envie de se faire raconter les dérives de notre adolescence, fût-elle douloureuse. On aime se rappeler qu’on vient de là. De cette zone trouble, où les émotions sont imprécises et diffuses. On aime revisiter les premiers précipices amoureux, les corps qui se découvrent et se décryptent maladroitement, le désir de plaire et d’être accepté, les sentiments de déroute, de solitude, de déconnexion, particuliers à l’adolescence.

Cet âge-là a ceci de beau : maintes fois raconté, il continue de bouleverser par sa nature même. Par le simple fait de raconter un début d’humanité dans un monde compliqué ; il suscite l’empathie, voire l’identification nostalgique. De plus, la Déesse des mouches à feu raconte une adolescence trop souvent ignorée, quasi-absente des écrans : celle des années 90, par encore « connectée ». Des jeunes issus des régions, évoluant hors des grands centres urbains, qui gravitent entre le centre d’achat et la forêt profonde, en quête d’un territoire (intérieur et géographique).

Je n’ai pas voulu expliquer ni démystifier l’adolescence. Une histoire d’amour, un désir de fuite (dans la drogue ou l’alcool), un suicide : c’est de l’ordre du grand mystère, du vertige aspirant. On peut certes trouver des pistes d’explication à travers les personnages, à travers leurs familles ou leur trajectoire de vie, mais le film choisit de rester dans le mystère sensible de la vie, de ne pas en donner les clés. Ce à quoi on a accès, ce sont ces humains-là. Ces jeunes garçons, ces jeunes filles, imparfaits, tout entiers, au début de tout.

Extraits du mot de la réalisatrice tirés du dossier de presse fourni par Entract Films

Résumé

Chicoutimi-Nord, milieu des années 1990. Avec un père porté sur la boisson et une mère pas toujours présente, la vie familiale de Catherine n'est pas une partie de plaisir. Remarquez bien qu'à seize ans, elle s'en fout un peu que ses parents soient au bord de la rupture. Le discman jaune dont elle rêvait, le livre Moi, Christiane F... et le gros chèque de 1000 piasses reçus en cadeau d'anniversaire suffisent à son bonheur. À l'école, il y a le beau Pascal qui ne la laisse pas indifférente. Seulement voilà, il trippe sur la grosse Mélanie Belley le petit bum blondinet. Alors pourquoi ne pas essayer de relever le défi et de montrer qu'elle aussi, elle s'y connaît en mescaline. Surtout qu'avec l'argent de son père, elle a largement de quoi se laisser aller, avec la complicité de Marie-Ève, sa nouvelle copine, de ses nouveaux amis, et de Pascal qu'elle a finalement réussit à conquérir. Catherine à seize ans se jette à corps perdu dans les plaisirs défendus de la drogue et glisse progressivement sur la pente de la délinquance...

©Charles-Henri Ramond

Distribution

Kelly Depeault (Catherine), Caroline Néron (mère de Catherine), Normand D'Amour (père de Catherine), Éléonore Loiselle (Marie-Ève), Robin L'Houmeau (Keven), Noah Parker (Fred), Marine Johnson (Mélanie), Antoine Desrochers (Pascal), Maxime Gibeault (Jean-Simon), Laurence Deschênes (Véronique), Emmanuel Bilodeau (père de Keven), Ambre Jabrane (Vanessa), Zeneb Blanchet (Nadine)

Fiche technique

Genre: drame - Origine: Québec, 2019 - Durée: 1h46 - Langue V.O.: Français - Images: DCP 2K; ratio: 1.85:1; couleurs - Visa: 13 ans et plus (érotisme) - Première: 22 février 2020, Berlinale (section Generation) - Sortie en salles: 25 septembre 2020 - Tournage: du 27 mai à la mi-juillet 2019, à Montréal et environs et au Saguenay - Budget approximatif: 4,8 M$

Réalisation: Anaïs Barbeau-Lavalette - Scénario: Catherine Léger, d’après le roman éponyme de Geneviève Pettersen - Production: Luc Vandal - Société de production: Coop Vidéo de Montréal avec la participation financière de Téléfilm Canada, SODEC, Le Fonds Harold Greenberg, crédits d'impôts fédéraux et provinciaux, ainsi que Radio-Canada et Super Écran - Distribution: Entract Films

Équipe technique - Assistant réalisation: Pascal Elissalde - Coiffures: Johanne Paiement - Conception sonore: Sylvain Bellemare - Conception visuelle: André-Line Beauparlant - Costumes: Sophie Lefebvre - Distribution des rôles: Murielle La Ferrière, Marie-Claude Robitaille - Maquillages: Kathryn Casault - Mixage: Bernard Gariépy Strobl - Montage images: Stéphane Lafleur – Musique: Mathieu Charbonneau - Photographie: Jonathan Decoste - Prise de son: Martyne Morin - Directrice de production: Virginie Léger - Directeur de postproduction: Guy Langlois

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Né en décembre 2008, Films du Québec est un site d'information indépendant, entièrement dédié au cinéma québécois de fiction. Films du Québec contient les fiches détaillées des films québécois, des actualités, des critiques et des bandes annonces et bien plus.
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