Rustic Oracle – Film de Sonia Bonspille Boileau

Après « Le Dep » en 2015, la réalisatrice d’origine Mohawk signe un deuxième long métrage destiné à sensibiliser le public à la cause des femmes et des filles autochtones disparues ou assassinées.

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Lake Delisle dans "Rustic Oracle"
Lake Delisle dans « Rustic Oracle » de Sonia Bonspille Boileau

Après Le Dep sorti en 2015, la réalisatrice d’origine Mohawk Sonia Bonspille Boileau signe Rustic Oracle (Vivaces en version sous-titrée en français), un deuxième long métrage de fiction destiné à sensibiliser le public à la cause des femmes et des filles autochtones disparues ou assassinées. Inspiré de faits réels, ce drame familial anglophone raconte l’histoire de Carmen et Ivy, une mère monoparentale et sa fillette de 8 ans qui tentent de découvrir ce qui a pu arriver à Heather, l’adolescente de la famille.

Après un processus de postproduction allongé, le film a eu droit à sa première mondiale en septembre 2019 au VIFF, Rustic Oracle. Par la suite, il a été montré dans quelques festivals nord-américains, tels que le St. John’s International Women’s Film Festival, imagineNATIVE, l’American Indian Film Festival, ou le Kingston Canadian Film Festival. Initialement prévue pour le 27 mars, la sortie en salle a été repoussée en raison de la pandémie. Le film a perdu son distributeur d’origine (Maison 4:3) au passage, et sort finalement le 21 août 2020 par l’entremise de Seventh Screen, une entreprise de distribution dirigée par Jason Brennan, producteur de Rustic Oracle.

Mot de la réalisatrice

Il m’a semblé important de tourner ce film en 1996 – non seulement en raison de mon propre lien avec cette époque – mais aussi parce qu’il se situe avant les médias sociaux. À l’époque, la prise de conscience et l’attitude générale concernant les femmes autochtones disparues et assassinées n’étaient pas du tout ce qu’elle est aujourd’hui. Si je me souviens bien, le grand public canadien était soit ignorant, soit indifférent. De nombreuses familles étaient livrées à elles-mêmes. Et avant la venue des réseaux sociaux, il était pratiquement impossible de faire passer le message. C’est sans aucun doute une des raisons pour lesquelles tant de femmes vulnérables ont été victimes, sous le silence et le désintérêt de la population générale. Au cours des années 1990, la GRC a enregistré plus de soixante femmes autochtones disparues (même si nos propres organisations estiment que le nombre est beaucoup plus élevé). Vingt-cinq d’entre elles n’ont jamais été retrouvées. La plupart de ces cas ont été négligés jusqu’à la fin des années 2000, lorsque les femmes autochtones disparues et assassinées sont devenues un sujet d’intérêt général. Ces dernières années, nous avons beaucoup plus entendu parler de ce problème. L’acronyme – MMIW – avec son hashtag de tendance ont certainement contribué à la sensibilisation. Mais il a également créé un effet de désensibilisation, transformant les identités en chiffres et les empilant simplement en statistiques. Mon objectif avec ce film est de m’éloigner des statistiques et de ramener le problème à une seule histoire. (Mot de la réalisatrice extrait du site internet du film)

Résumé

Années 1990, dans une communauté mohawk. Carol, infirmière monoparentale, prend soin comme elle peut de ses deux filles Heather, adolescente, et la petite Ivy âgée de huit ans. Les longues heures de travail, et le surmenage qui vient avec, l'empêchent toutefois d'être présente comme elle le voudrait. Ainsi, elle ne se rend pas compte que la grande a de plus en plus besoin de liberté. Un jour, après une énième réprimande, Heather manque à l'appel. On l'a vue avec un garçon, puis plus rien. Le temps passe. L'agent Caron est chargé de l'enquête, mais son attitude désinvolte ne mène à rien. Carol et Ivy partent à la recherche de la disparue.

©Charles-Henri Ramond

Distribution

Carmen Moore (Susan), Lake Kahentawaks Delisle (Ivy), McKenzie Kahnekaroroks Deer (Heather), Margo Kane (Tota), Alex Rice (Karen), Passion Diabo-Sim (Courtney), Kevin Parent (Agent Caron), Melissa Toussaint (Renée), Richard Jutras (Officier Tremblay), Brittany LeBorgne (Hawi), Mark Bonspille (Devan), Caroline Gelinas (Directrice d'école), Maxime Gibault (Shawn), Kawennáhere Devery Jacobs (Ivy adulte), Keena Thunderblanket (la fille d'Ivy)

Fiche technique

Genre: drame - Origine: Québec, 2020 - Durée: 1h41 - Langue V.O.: anglais - Visa: Général - Première mondiale: 29 septembre 2019, Vancouver International Film Festival - Première québécoise: 4 mars 2020, au festival Filministes, à Montréal - Sortie en salles: 21 août 2020 sur 17 écrans au Québec - Tournage: pendant 25 jours, du 31 juillet au 2 septembre 2018, à Oka, Kanesatake, St-Eustache et Vaudreuil-Dorion - Budget approximatif: 1,8 M$

Réalisation: Sonia Bonspille Boileau - Scénario: Sonia Bonspille Boileau - Production: Jason Brennan - Productrice exécutive: Carol Whiteman - Productrice déléguée: Carole Vaillancourt - Société de production: Nish Media avec la participation financière de Téléfilm Canada, SODEC, crédits d'impôts fédéraux et provinciaux - Distribution: 7ième écran (Seventh Screen)

Équipe technique - Costumes: Swaneige Bertrand - Conception artistique: Donna Noonan - Distribution des rôles: Cory Rizos - Mixage: Cory Rizos - Montage images: Randy Kelly – Musique: Alain Auger - Photographie: Patrick Kaplin

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