Suggestions cinéma québécois à la télé (semaine du 1 au 7 février 2016)

Suggestions cinéma québécois à la télévision – Semaine du 1 au 7 février 2016 – Cette semaine au programme: le jazz avec Roy Dupuis, la vengeance de Claude Legault et les incertitudes de Claude Jutra.

Johanne Harrelle dans À tout prendre de Claude Jutra

Johanne Harrelle dans À tout prendre de Claude Jutra

Difficile de passer à côté de À tout prendre que TFO présente de lundi. Film culte, indissociable du cinéma québécois par son ampleur et sur ses multiples effets sur notre cinéma, ce premier long métrage de Claude Jutra n’a pas vieilli d’une ride.

Rares sont les longs métrages de fiction québécois à avoir osé l’expérience de recréer le temps d’un film le Montréal des années folles, une période débridée pourtant propice à bien des histoires. Malgré des défauts apparents causés par un budget trop maigre pour l’ambition du projet, rendons grâce à Gilles Noël d’avoir tenté le coup dans Jack Paradise : Les Nuits de Montréal, drame musical plongé dans les folles années d’un Montréal alors à la pointe de l’entertainment en Amérique du Nord.

La vengeance d’un docteur suite à la découverte du cadavre de sa fille donnait à Daniel Grou (Podz) l’occasion dr réaliser un premier film lui aussi fort remarqué à sa sortie. Présenté quasi exclusivement sur la chaîne anglo The Movie Network Encore (version gratuite de The Movie Network), Les Sept jours du talion est d’une violence quasi gore, mais savait éviter le piège du gore gratuit. Enfin, signalons la diffusion en primeur toujours sur The Movie Network Encore d’une autre histoire de vengeance, celle de Marie-José Croze dans Another Silence drame policier canado-argentin réalisé par Santiago Amigorena avec Tony Nardi et Benz Antoine.

Bonne semaine de cinéma québécois!

Lundi

À tout prendre

✰✰✰✰✰ – Claude, jeune cinéaste bourgeois dans la trentaine, tombe follement amoureux de Johanne, une jeune femme noire, mannequin de profession – Drame psychologique de Claude Jutra (1963) avec Claude Jutra, Johanne Harelle, Victor Désy – TFO, lun. 1 fév. à 21h

Tout a été dit sur ce chef d’oeuvre de Claude Jutra qui a inspiré un pan entier de notre cinématographie et dont les traces ont été empruntées par plusieurs, comme Maxime Giroux avec Félix et Meira, pour ne citer que le dernier en date. Revoir À tout prendre plus de 50 ans après sa réalisation c’est se rendre compte de la modernité du film, qui n’a pas pris une ride, c’est découvrir à quel point Jutra avait réussi à synthétiser les angoisses de la jeunesse, mais c’est aussi replonger dans l’un des rares films québécois ayant été à ce point audacieux en osant aborder des tabous de son époque (les relations interraciales, l’homosexualité). À ne pas manquer.

Mardi

Les Sept jours du talion

✰✰✰ – Un père de famille kidnappe le meurtrier de sa fillette et lui fait subir les pires tortures dans la cave d’une bâtisse isolée – Drame d’horreur de Podz (2010) avec Claude Legault, Rémy Girard, Martin Dubreuil – The Movie Network Encore, mar. 2 fév. à 4h

Ainsi, avec ces plans fixes, assez longs, toute l’attention est dirigée vers Claude Legault, qui livre une performance remarquable. Cet acteur réaffirme à quel point il est précis et polyvalent. Podz a fait un choix judicieux en enfermant Hamel dans le mutisme lorsqu’il fait face à son prisonnier, car ce silence jamais brisé par un dialogue explicatif oblige le spectateur à se questionner sur le sens à donner aux actes commis et à projeter dans ces scènes ses propres sentiments…/… Au final, Les 7 Jours du Talion est une première Å“uvre réussie. – Dominic Bouchard, Séquences : la revue de cinéma, n° 264, 2010, p. 33-35.

Mercredi

Jack Paradise : Les Nuits de Montréal

✰✰½ – Retour sur la période glorieuse des boîtes de jazz dans le Montréal des années trente – Drame de Gilles Noël (2003) avec Roy Dupuis et Dawn Tyler Watson – CinéPop, mer. 3 fév. à 22h55

Gilles Noël excelle à faire revivre le jazz de l’époque. C’est à Montréal après tout qu’Oscar Peterson a fait ses premiers pas. Ne serait-ce que pour retrouver la couleur de cette musique, le film avait sa raison d’être. Le réalisateur est cependant moins heureux dans sa manière de développer son récit. La ligne dramatique ne semble aller nulle part. On aurait aimé que les personnages secondaires, souvent à peine esquissés, soient mieux développés. Roy Dupuis y tient toutefois l’un de ses meilleurs rôles à l’écran. – Luc Perreault, La Presse 21 février 2004

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