[Critique] C’est le cœur qui meurt en dernier

Porté par l’interprétation de Denise Filiatrault et de Gabriel Sabourin, C’est le cœur qui meurt en dernier est un émouvant regard sur des rapports complexes qui unissent une mère et son fils. C’est à ce jour ce qu’Alexis Durand Brault nous a donné de plus abouti.

Paul Doucet et Gabriel Sabourin dans C'est le coeur qui meurt en dernier d'Alexis Durand-Brault (crédit photo Bertrand Calmeau)

Paul Doucet et Gabriel Sabourin dans C’est le coeur qui meurt en dernier d’Alexis Durand-Brault (crédit photo Bertrand Calmeau)

Adapté par Gabriel Sabourin, qui tient également le rôle principal, C’est le cœur qui meurt en dernier nous fait revivre de douloureux souvenirs d’enfance, enfouis, jusqu’à ce qu’un roman autobiographique vienne tout chambouler. Avouons d’emblée qu’à partir de cette thématique récurrente dans de la cinématographie québécoise, Alexis Durand Brault parvient à nous donner un quatrième long métrage abouti, sans être irréprochable, qui repose surtout sur la verve de Denise Filiatrault et l’intériorité du personnage de son fils, incarné par Gabriel Sabourin. Ce petit air de déjà vu est donc vite mis de côté, car force est de constater le bel équilibre du récit, alternant entre mélodrame et comédie, sans que l’un ne souffre de la présence de l’autre.

Au rang des satisfactions, notons une réalisation tout en retenue, et assez loin de l’esbroufe de La petite reine, qui se promène entre les époques par un jeu de va-et-vient monté de façon adroite et fluide. Certes, la facture reste très conventionnelle, mais par son traitement en demi-teintes, le film arrive à toucher autant qu’à faire rire et atteint même par moments un certain état de grâce. On oubliera de ce fait quelques longueurs et insistances (toujours cette volonté de ne pas perdre le spectateur !), ainsi qu’une séquence finale qui manque de luminosité, à l’image d’un ensemble finalement assez morose. Dommage aussi que les nombreux personnages secondaires, portés par des comédiens de grande qualité, soient pour la plupart trop souvent dans l’ombre. Quoi qu’il en soit, bien servi par son scénario, Durand Brault à réussi à capturer l’humanité qui se dégage de ces relations tendues, sans sombrer dans le sentimentalisme. C’est déjà beaucoup. C’est le cœur qui meurt en dernier s’avère donc un émouvant regard sur des rapports mère-fils teintés de passion, d’abandon et de rédemption. Son charme suranné saura sans aucun doute toucher un large public.

C’est le coeur qui meurt en dernier – Québec, 2017, 1h43 – Julien, 47 ans, auteur d’un roman autobiographique à succès décide de renouer les liens reompus depuis plus de vingt avec sa mère… – Avec: Denise Filiatrault, Gabriel Sabourin, Sophie Lorain, Paul Doucet – Scénario: Gabriel Sabourin – Réalisation: Alexis Durand-Brault – Production: Richard Lalonde – Distribution: Les Films Christal

Ma note: 

Les notes :

★★★★★ Excellent
★★★★ Très bon
★★★ Bon
★★ Moyen
Mauvais

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