Coups de cœur cinéma québécois 2018

Voici les sept coups de cœur qui auront marqués mon année cinéma québécois 2018.

Voici les sept coups de cœur qui auront marqués mon année cinéma québécois 2018. Une année chargée puisque j’ai visionné pas moins de 75 longs métrages d’ici (fictions et documentaires), en salle et en festival. Un record en ce qui me concerne. Les titres ci-dessous sont listés dans l’ordre alphabétique. Je n’ai mentionné ici que les films distribués en salle au courant de l’année qui s’achève, gardant en réserve plusieurs pépites vues en festival…

Bon rattrapage!

Ludovic Berthillot dans All You Can Eat Buddha de Ian Lagarde (©Voyelles Films)

Ludovic Berthillot dans All You Can Eat Bouddha de Ian Lagarde (©Voyelles Films)

Pour son incomparable façon de nous raconter une histoire moderne inusitée, mais aussi pour nous laisser vagabonder dans les univers parallèles et les métaphores audacieuses, rappelant l’indifférence d’un monde capitaliste en pleine déconfiture, mon premier choix se porte sur l’inénarrable All You Can Eat Bouddha de Ian Lagarde. Un film qui n’a pas fait l’unanimité, mais qui reste à mes yeux la proposition québécoise formellement la plus réussie de l’année. Disponible en VOD.

Sophie Dupuis est l’une des rares femmes à avoir été sélectionnées pour représenter le Canada aux Oscars. Il est vrai qu’avec Chien de garde elle a réussi à dresser le portrait d’une famille dysfonctionnelle au possible, de laquelle émerge la forte présence du comédien Théodore Pellerin. La concurrence était trop rude pour que le film puisse se hisser dans la liste des neuf demi-finalistes, mais en se hissant là face à des propositions plus importantes avec un premier long métrage est déjà une réussite exceptionnelle. Son second long métrage, qui vient juste d’être soutenu par la SODEC est attendu avec impatience. Disponible sur iTunes.

Rose-Marie Perreault et Anthony Therrien dans le film "Les faux tatouages" de Pascal Plante

Rose-Marie Perreault et Anthony Therrien dans Les faux tatouages de Pascal Plante (©Némésis Films)

Avec Les faux tatouages, Pascal Plante livre un premier long métrage qui confirme tout le bien que l’on pensait de lui après avoir vu ses courts Blonde aux yeux bleus et Drum de marde!. Un talent qui se retrouve ici dans la construction d’une structure narrative suffisamment originale en dépit d’un concept de base exploré maintes fois. Les textes, drôles, sont remplis de trouvailles et arrivent bien à capter l’air du temps. Pascal Plante aura lui aussi droit à toute notre attention pour son second long métrage à venir prochainement. Disponible en VOD.

Remercions Alexandre Franchi pour avoir osé bousculer nos préjugés avec Happy Face, une comédie pas si légère que ça dans laquelle les notions de beauté et de laideur se retrouvent agréablement chamboulées. Audacieux et atypique, le film propose une expérience déstabilisante pour le spectateur, peu habitué à voir la différence mise ainsi de l’avant, mais le ton reste juste et les portraits évitent la complaisance.

Enfin, avec son illustration à la fois pudique et sensible de la maladie mentale, Kalina Bertin a réalisé un très beau et très touchant film, une sorte de road movie intime, niché au creux de l’histoire de sa famille troublée, erratique, et mise à mal par la mort brutale de son père. Entre passé et présent, le film Manic, dresse un constat complexe et intrigant sur la transmission de la folie, mais possède aussi plusieurs moments de grâce et de poésie. Disponible en VOD.

ET AUSSI…

Image de la jeune Mahour Jabbari dans le film canado-iranien Ava de Sadaf Foroughi

Mahour Jabbari dans le film canado-iranien Ava de Sadaf Foroughi

La coproduction Iran/Québec/Qatar, Ava de Sadaf Foroughi est sans doute ce que j’ai vu de plus prometteur cette année en dehors du film de Ian Lagarde. Cette histoire d’une jeune iranienne rebelle qui a choisi de se débattre seule dans une société fondamentalement machiste démontre une maîtrise formelle et narrative de la part de son auteure qui n’a malheureusement pas été suffisamment relevée dans les palmarès. Peut-être en raison de son titre identique à celui du film français de Léa Mysius, tous deux présentés au FNC en 2017,  le film a été très peu vu lorsqu’il est sorti à la Cinémathèque en mai dernier.

Le très prenant documentaire Primas de Laura Bari, qui nous plonge dans l’horreur vécue par deux jeunes femmes argentines maltraitées et abusées durant l’enfance. Une profonde douleur parcourt le film de part en part, sans fausse pudeur, sans faux semblant. Comme les graves blessures avec lesquelles elles devront vivre pour toujours, voilà un film pas facile à regarder, mais qui finit par s’imprégner en nous, comme un rappel permanent à la solidarité et la résilience qui ont permis à ces jeunes femmes de s’en sortir.

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