[Critique] Origami: du pour et du contre

Avec Origami, Patrick Demers plonge dans l’univers tourmenté d’un jeune homme qui devra user de son habileté à briser la ligne du temps pour réparer une bourde monumentale aux conséquences dramatiques. Malgré ses ambitions et sa volonté évidente de diversifier le genre québécois, l’essai ne fait l’unanimité dans nos rangs.

François Arnaud dans le film Origami de Patrick Demers (Source: Festival Fantasia)

Image extraite du film Origami de Patrick Demers (Source: Festival Fantasia)

On aime (Matthew Lewis, 3/5) – Origami, second long métrage de fiction de Patrick Demers (Jaloux, 2011) est un suspense de science-fiction qui s’installe d’emblée dans la chronologie déconstruite de David, joué par François Arnaud, plongé dans un univers où ni présent ni passé parviennent à s’assembler correctement. Souffrant des trous de mémoire et capable de faire des sauts temporels destinés à changer un drame dont il est l’auteur, le protagoniste se retrouve submergé dans une tourmente illustrée par une structure narrative volontairement chaotique. C’est l’une des forces du film que d’avoir opté pour la carte du non linéaire, quitte à perdre quelques spectateurs au passage. Ramachandra Borcar signe une trame sonore aérienne, rappelant la suffocation et la solitude du personnage central. Les thèmes de l’amour paternel et de la rémission sont bien représentés par un trio de comédiens habités. Alexa-Jeanne Dubé offre une composition intéressante et interagit avec substance avec François Arnaud. Fidèle à lui-même, Normand d’Amour livre une performance poignante, à la fois humaine et tendre. Nous avons plus de réserve sur le rôle du théoricien incarné par Milton Tanaka, qui, bien qu’il serve d’adjuvant, éprouve quelques difficultés à justifier sa présence.

On aime moins (Charles-Henri Ramond, 1/5) – Marqué par des dialogues exempts de mystère et de profondeur, le récit ne parvient pas à rendre captivante cette recherche de rédemption, en grande partie par le manque de symbiose entre un côté fantastique/science-fiction dont les accents japonais manquent d’assises solides et le côté plus intime de son drame personnel et familial, dont le traitement sommaire peine à faire avaler l’énormité des faits. De plus, plusieurs séquences étirent inutilement une histoire qui finit par se résoudre en quelques minutes seulement. Au rang des satisfactions, signalons la direction photo de Tobie Marier Robitaille et la prestation de Normand d’Amour qui confirme son statut de valeur sûre dans les compositions d’hommes mûrs tourmentés par le doute.

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Les notes :

★★★★★ Excellent
★★★★ Très bon
★★★ Bon
★★ Moyen
Mauvais

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