Films du Québec

Le film en bref

Calorie est une drame écrit et réalisé par Eisha Marjara, réalisatrice indo-canadienne qui avait signé, en 1998, le documentaire Desperately Seeking Helen et, en 2017, la comédie dramatique Vénus.

Initié il y a presque dix ans et tourné principalement en Inde à la fin de 2022, le film, partiellement autobiographique, suit trois générations de femmes dont les vies présentes et passées se télescopent le temps d’un voyage estival riche en émotions. Le récit évolue sur deux tableaux : le premier se concentre sur une histoire de résilience féminine et de conflits larvés, le second rend hommage aux victimes tuées dans l’attentat du vol Air India 182, le 23 juin 1985. La mère et la sœur cadette de la réalisatrice faisaient partie des 329 passagers qui ont perdu la vie dans ce qui est encore aujourd’hui la pire attaque terroriste de l’histoire du Canada.

Présenté en première au festival du film de Calgary en septembre 2025, Calorie sort dans quelques salle du Québec le 28 novembre 2025.

Notes de l’autrice

Calorie est un film porté par des femmes, qui traverse les continents, les cultures et les générations. Il met au jour la relation profonde, bouleversante et conflictuelle que les filles entretiennent avec leurs mères. C’est un voyage enraciné dans la mémoire, en particulier pour la protagoniste, Monika, une mère célibataire pleine de secrets, de regrets, de blessures, et mère de deux adolescentes incontrôlables : l’une qu’elle craint de voir suivre ses traces, l’autre qu’elle redoute de perdre, tout comme elle a perdu sa propre mère lorsqu’elle était adolescente. L’esthétique de Calorie est guidée par le conflit : conflit entre mère et fille, passé et présent, le Canada et l’Inde ; l’espoir et la peur ; la “bonne fille” et la “mauvaise fille”.

Le film invite le public à envisager de nouvelles définitions, alternatives, de la communauté et de la famille. L’histoire de Calorie s’inspire librement de ma propre histoire. Ma famille est arrivée au Canada depuis l’Inde en 1971 et s’est installée à Sainte-Foy. Mon père était venu avec une bourse pour étudier à l’Université Laval en 1969 et ma mère l’a rejoint deux ans plus tard avec mes sœurs et moi. Elle n’avait jamais quitté son village du Pendjab. Ma mère a été le modèle le plus proche que j’ai eu pour comprendre ce que signifiait être une femme. Elle était impatiente de s’adapter, d’appartenir, de faire du Québec son foyer. Cette appartenance ne s’est pas produite comme elle l’espérait. En tant que jeune fille, je l’ai vue regretter sa famille et souffrir du désir de retourner en Inde à mesure que les difficultés s’accumulaient ici. Elle avait un pied ici et un pied là-bas.

Les notes de l’autrice reproduites ci-dessus sont extraites du dossier de presse fourni par Filmoption International