René Verzier nous a quittés

Le directeur photo québécois d’origine marocaine avait signé les images d’une cinquantaine de longs métrages de fiction québécois au cours de sa carrière, déployée sur plus de 35 ans.

Le directeur photo québécois d’origine marocaine René Verzier est décédé le 1 janvier 2024, à l’âge de 89 ans. Au cours de sa carrière, déployée sur plus de 35 ans, il a signé les images d’une cinquantaine de longs métrage de fiction.

Le directeur de la photo québécois d'origine marocaine René Verzier (1934-2024)
Le directeur de la photo québécois d’origine marocaine René Verzier (1934-2024)

Lorsqu’il arrive au Québec en 1966 à la demande de l’ONF, celui qui fut le reporter-caméraman attitré pour Mohammed V et Hassan II a déjà une longue expérience de la technique de la caméra portée et de la lumière naturelle, qui deviendront par la suite les marques de commerce de son travail. Très vite, il entre à Onyx Films en tant que directeur photo sur des contrats publicitaires, puis passe au long métrage en 1969 en signant les images de Valérie de Denis Héroux.

Au cours des années 1970, outre Denis Héroux, le polyvalent et efficace Verzier tournera pour plusieurs cinéastes francophones de renom, dont Jean Beaudin, Jean Bissonnette, Marcel Lefebvre ou Jean-Claude Lord, qu’il retrouvera à cinq reprises. Cette période effervescente sera aussi marquée par sa collaboration avec Gilles Carle, avec qui il avait développé une profonde complicité professionnelle, visible dans Les mâles, La vraie nature de Bernadette, La mort d’un bûcheron, puis, plus tard, La postière.

Par la suite, on le retrouvera essentiellement sur les plateaux de séries B anglophones de tous styles et de tous genres, telles que Rabid de David Cronenberg, Rituals de Peter Carter, The Little Girl Who Lives Down the Lane de Nicoals Gessner, City on Fire de Alvin Rakoff, Of Unknown Origin de George P. Cosmatos ou encore Perfect Timing de René Bonnière.

La plupart de ces films, de valeur très inégale, ont aujourd’hui disparu de la circulation, entraînant avec eux dans l’oubli le nom de leur directeur photo. Pourtant, si René Verzier ne dit (presque plus) rien à (presque plus) personne, la qualité, l’originalité et, j’ose le dire, la beauté de ses cadrages resteront à tout jamais associées à l’une des époques les plus florissantes du cinéma québécois populaire.

Image ci-dessus extraite d’une courte vidéo disponible ici : https://www.youtube.com/watch?v=N6rBzJ1yivI

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