Denis Héroux est décédé

Le réalisateur et producteur québécois Denis Héroux (Seul ou avec d’autres, Valérie et L’initiation) est décédé d’une longue maladie le 10 décembre à l’âge de 75 ans.

Image des comédiens américains Burt Lancaster et Susan Sarandon dans Atlantic City (coproduit par Denis Héroux, réalisé par Louis Malle - 1979)

Burt Lancaster et Susan Sarandon dans Atlantic City (coproduit par Denis Héroux, réalisé par Louis Malle – 1979)

Ce 10 décembre 2015, le Québec a certainement perdu l’un des plus importants pionniers de sa cinématographie. Avec ses films Valérie (1968) et L’initiation (1970), le nom de Denis Héroux restera longtemps associé à la naissance des vues « érotiques » québécoises, mais aussi plus largement à l’expansion d’un commercial québécois, encore balbutiant au début des années 70. Si sa carrière de réalisateur n’a duré qu’une quinzaine d’années (son dernier film derrière la caméra fut le thriller d’horreur The Uncanny en 1977) et qu’elle n’a pas toujours été du goût de tous, ce sont surtout ses fonctions de producteur qui forceront le respect de ses pairs.

Denis Héroux laissera donc sa marque dans l’histoire de notre cinéma par son implication dans des productions d’envergure desquelles ressortent Atlantic City, un film crucial dans la carrière de Louis Malle ou encore la saga préhistorique primée mondialement La Guerre du feu réalisée en 1981 par Jean-Jacques Annaud. Il sera également décisif dans plusieurs films importants des années 80, comme par exemple : Les Plouffe de Gilles Carle et sa « suite » dirigée par Denys Arcand Le Crime d’Ovide Plouffe. On lui doit aussi The Bay Boy de Donald Petrie avec Liv Ullman et Kiefer Sutherland, le film de Claude Chabrol avec Jodie Foster Le sang des autres, le très célèbre Le matou de Jean Beaudin ou encore Black Robe, un drame historique produit au Canada anglais réalisé par Bruce Beresford.

En 1985, Denis Héroux avait cofondé avec Robert Lantos la compagnie Alliance Entertainement Corporation, devenue par la suite Alliance Atlantis Vivafilm puis Alliance Vivafilm (désormais eOne entertainment). Durant les années 2000, étant devenu professeur de cinéma à l’Université de il cofonde l’Observatoire du cinéma au Québec, un carrefour universitaire unique vise à encourager les échanges et les partenariats entre les intervenants issus de la pratique du cinéma au Québec et ceux qui se consacrent à l’étude du cinéma.

Denis Héroux était l’époux de Justine Héroux, le frère de Claude Héroux et l’oncle de Caroline, tous producteurs de cinéma. Il est décédé des suites d’une longue maladie le 10 décembre 2015 à l’âge de 75 ans.

Déclaration de Carolle Brabant

Ajout 14 décembre 2015: Déclaration officielle de Carolle Brabant, directrice générale de Téléfilm Canada, sur le décès de Denis Héroux

« Le 10 décembre dernier s’est éteint un pilier de notre cinéma, Denis Héroux, le réalisateur, scénariste et producteur de plusieurs œuvres marquantes pour le Canada. Son plus grand mérite a été d’innover et d’oser sans cesse et ce faisant, de conquérir de nouveaux auditoires ici et ailleurs, de voir loin pour notre cinéma et de repousser ses frontières, notamment par la coproduction.

En réalisation, il a marqué les années 60 et 70 avec, entre autres, Seul ou avec d’autres (1962), un premier long métrage qui a représenté le Canada lors de la Semaine de la critique à Cannes, ainsi que Valérie (1969) et l’Initiation (1970), des films affichant une ouverture nouvelle pour l’époque. Puis ont suivi le drame historique Quelques arpents de neige (1972), J’ai mon voyage (1973) ou encore Pousse mais pousse égal (1975).

Il a également connu une riche et longue carrière en production, dont sont issus plusieurs projets majeurs dont Robe noire (1991), Le matou (1985) et Le crime d’Ovide Plouffe (1984).

Ses talents de producteur l’ont propulsé sur la scène internationale: il a coproduit Violette Nozière (1978) et The Blood of Others (1984), des films de Claude Chabrol, mais aussi Atlantic City (1980) de Louis Malle, qui a obtenu un Lion d’or à la Mostra de Venise, et La guerre du feu (1981) de Jean-Jacques Annaud, qui lui a valu le César du meilleur producteur à l’époque.

Je voudrais aussi souligner le fait qu’il a été un professeur émérite, qui a su partager sa grande passion du cinéma avec des milliers d’étudiants au fil des ans.

En 1984, il a reçu l’Ordre du Canada pour l’ensemble de son travail.

Pour votre immense contribution au cinéma québécois et canadien, nous vous remercions, Denis Héroux.

Le conseil d’administration et toute l’équipe de Téléfilm Canada se joignent à moi pour offrir de sincères condoléances à sa famille, qui demeure très engagée envers notre cinéma, à ses amis ainsi qu’à l’ensemble de l’industrie cinématographique canadienne. »

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