Inspiré de l’histoire méconnue du mafioso québécois Lucien Rivard, Le piège américain est un drame policier ambitieux, signé par Charles Binamé, réalisateur des célèbres Séraphin, un homme et son péché en 2001 et Maurice Richard en 2005. Le titre de la version anglaise du film est The American Trap
Figure iconique du crime organisé québécois des années 50 et 60, Lucien Rivard reste cependant largement méconnu de la population. Sa carrière au Québec et à l’international n’a jamais vraiment été portée au devant de la scène, laissant planer plusieurs incertitudes sur son implication réelle et sur l’envergure de ses méfaits. Lucien Rivard est mort paisiblement le 3 février 2002 à l’âge de 87 ans. Le livre Lucien Rivard – Le Caïd au coeur du scandale de Benoit Gignac retrace la vie de ce héros québécois.
Étant l’un des rares criminels canadiens-français pour ne pas dire le seul à avoir opéré à l’étranger, Lucien Rivard est naturellement devenu un personnage plus grand que nature. À l’instar de Marcel Talon (Le dernier tunnel) ou Monique Sparvieri (Monica la mitraille), autres figures de proue de notre petit monde du crime organisé, il était donc logique que sa vie soit transposé à l’écran. Le film, écrit et produit par Fabienne Larouche et Michel Trudeau, est la première production cinématographique de la compagnie Aetios productions, jusque là habituée aux téléséries populaires (Les Bougon, Virginie).
Mot des auteurs
Rivard, c’est le Canada francophone et prolétarien qui aspire à la richesse, à la liberté, à l’aventure. Rivard traverse le 20e siècle comme un héros et, de fait, il en était un. Le peuple aimait son style, doutait de sa culpabilité, s’amusait de ses apparitions publiques. Il s’agit pourtant bien d’un criminel, mais un criminel « comme on les aime », une sorte de Jesse James, de Dalton, de desperado.
Les aventures de Lucien Rivard ont inauguré l’entrée des Canadiens français dans l’histoire mondiale. Rivard fréquente des personnages qui deviendront mythiques, du Che à Castro, de Ruby à Lansky, de Mondolini à Robert Kennedy. Des personnages tragiques qui construiront le nouveau visage de l’Amérique et du monde. [1].
Réception critique
Démoli par une bonne partie de la critique en raison d’un scénario complexe aux ramifications difficilement compréhensibles, le film ne sut trouver son public et fut un flop mémorable au box office. Visiblement, le portrait un tantinet hermétique a rebuté. Les critiques très négatives de Martin Bilodeau dans Le Devoir et de Claude Deschènes à la télé de Radio-Canada avaient d’ailleurs été vertement contestées par les auteurs du film, s’estimant lésés, voire calomniés.
Résumé
Lucien Rivard, l'un des piliers du monde interlope québécois, notamment impliqué dans le traffic d'héroïne avec la filière française, est le sujet central de ce film policier. Exilé de Montréal pour ne pas faire de l'ombre à Vic Cotroni, patron de la mafia montréalaise, Rivard s'installe d'abord à Cuba, où il monte un réseau de clubs et de bars, tout en payant grassement Battista et Castro pour pouvoir opérer. Il mène ses opérations avec son ami français Paul Mondolini. De retour aux États-Unis, il est alors impliqué dans une tentative d'assassinat contre JFK, organisée entre autres par Maurice Bishop, un agent de la CIA véreux.
JFK est assassiné, Oswald est abattu sans raison apparente. Le dossier est classé. Mais, dans son dos, des coups bas se trament et des langues se délient. Mondolini le lâche. Extradé aux USA en 1965, Rivard est emprisonné au pénitentier fédéral d'Atlanta, où il devra passer ses vingt prochaines années. Là, il refuse "l'aide" que lui propose Bishop. Libéré après 9 ans pour bonne conduite, Rivard retourne au Québec où il passe ses dernières années dans un anonymat total. Il décède en 2002, à 86 ans.
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Rémy Girard (Lucien Rivard) ; Gérard Darmon (Paul Mondolini) ; Colm Feore (Maurice Bishop) ; Joe Cobden (Jeffrey Cohen) ; Janet Lane (Rose Cheramie) ; Serge Houde (Thompson) ; Tony Calabretta (Jack Ruby) ; Dino Tavarone (Carlos Marcello) ; Jeff Boudreault (Michel Caron) ; Denis Gravereaux (Michel Victor Mertz) ; Matt Boylan (Bobby Kennedy) ; Bill Lake (Edgar Hoover) ; James C. Bradford (John L. McClellan) ; Manuel Tadros (Joseph Valachi) ; Philip Riccio (Lee Harvey Oswald) ; Sean Brison (Edward James Whalen)
Fiche technique
Catégorie : Policier - Origine : Québec, 2008 - Sortie en salles : 16 mai 2008 - Durée : 1h41 - Visa : 13 ans et plus - Budget : 5,8 M$
Réalisation : Charles Binamé - Production et scénario : Fabienne Larouche ; Michel Trudeau - Société de production : Aetios Productions - Distribution : Alliance Vivafilm
Équipe technique - Montage : Dominique Fortin - Photographie : Pierre Gill - Musique : Dazmo (Sari Dijani ; Iohann Martin ; Rudy Toussaint) - Conception sonore : Claude Beaugrand ; Luc Boudrias ; Claude La Haye - Direction artistique : Danielle Labrie ; Claude Tremblay - Costumes : Michèle Hamel - Direction de production : José Lacelle
Infos DVD/VOD
Le piège américain est disponible en DVD. Éditeur : Alliance Vivafilm - Date de sortie : Novembre 2008 - Code UPC : 065935821175 - Suppléments : bande annonce, documentaire de Guy Édoin et Anne de Léan