Fantastica – Film de Gilles Carle

La vedette d’une comédie musicale tombe amoureuse d’un militant écologiste. Fantastica de Gilles Carle est une oeuvre originale qui n’a pas eu le succès qu’elle méritait.

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Carole Laure dans Fantastica de Gilles Carle (source: INA)

Carole Laure dans Fantastica de Gilles Carle (source: INA)

Fantastica est une comédie musicale réalisée par Gilles Carle, un an avant le grand succès populaire Les Plouffe. Fantastica, coûteuse coproduction Québec-France, n’a pas laissé de souvenirs impérissables dans les mémoires, en dehors d’avoir fait l’ouverture du Festival de Cannes en 1980.

À l’époque de sa sortie le film avait eu bien du mal à faire passer son discours écologique (une première dans le cinéma québécois) dilué dans l’univers onirique et chanté propre à la comédie musicale. Gilles Carle s’en expliquait au critique Léo Bonneville dans la Revue Séquences [1].

Léo Bonneville – Avec Fantastica, comptiez-vous faire un film musical ou une oeuvre de réflexion?

Gilles Carle – Je ne vois pas de contradiction entre les deux. La musique peut réfléchir, ou faire réfléchir.

LB – Alors que vient faire l’élément écologique? Est-ce pour étoffer le scénario?

GC – C’est un élément qui permet d’unir tous les autres. Ce n’est d’ailleurs pas un élément qui se donne pour vrai, pas plus que les spectacles musicaux, en tout cas. Au bout de l’écologie, ou au fin fond quelque part, il y a la nostalgie du paradis terrestre; je parle plutôt de cela que d’écologie même. Je ne développe aucun grand thème écologique, ni dans le film lui-même ni dans le personnage d’Euclide; celui-ci fait moins une bataille en faveur de la protection de la nature qu’un combat pour protéger son petit paradis personnel. Il a la nostalgie de tout; des fleurs, du soleil, de sa femme, des cultures indiennes, de l’eau pure, etc. Le malheur c’est que, dans une comédie musicale, les personnages ont plutôt tendance à devenir des images que de vrais personnages. Je dis le malheur, mais c’est peut-être un bonheur: le personnage s’exprime autant par ses gestes, la couleur de sa chemise et sa coiffure, que par des mots profonds. Voilà une des caractéristiques de la comédie musicale – ou de l’opéra (si on aborde les héros d’opéra avec l’intention de leur arracher des mots ou des réflexions profondes, on risque de revenir avec l’idée que ce sont tous de parfaits imbéciles). Dans Fantastica – dans L’Ange et la femme aussi – j’ai voulu faire de la fiction «rêvée», sans m’embarrasser de développer mes thèmes d’une manière approfondie ou tout simplment logique. Est-ce que les rêves sont logiques?

Fantastica a reçu le Prix Génie 1981 des meilleurs costumes en plus d’avoir été nommé pour les prix du meilleur acteur, de la meilleure direction artistique et de la meilleure photographie.

Sur le marché français, où Carole Laure est une actrice aimée et reconnue, on peut dire que sans avoir le succès des “blockbusters” que furent La mort d’un bûcheron ou Les mâles, Fantastica s’en est tout de même pas trop mal tiré. Malgré un maigre circuit de salles, le film a réussi à attirer 50 854 spectateurs à Paris en cinq semaines d’exclusivité.


Dans un document promotionnel établi par Éléphant, la mémoire du cinéma québécois à l’occasion du Festival de Cannes 2014, il est expliqué que : Fantastica de Gilles Carle (1980) a vraiment été sauvé in extremis. Tout avait été perdu sauf une copie positive 35 mm qui avait été entreposée chez Iron Mountain à Toronto, il y a plusieurs années. Les frais d’entreposage n’ayant pas été acquittés (la compagnie de production ayant fermé depuis) la copie allait être envoyée à l’enfouissement dans un dépotoir, la semaine où nous l’avons finalement retracée. Nous avons acquitté les sommes dues et avons numérisé et restauré le film à partir de cette copie positive en assez mauvais état.

Résumé

Lorca est la vedette de la troupe musicale Fantastica dont Paul, son compagnon, est le directeur. Elle mène un combat en chanson contre le béton, sa vie de star et les gros bulldozers des multinationales qui veulent tout détruire. Elle a aussi deux amours, Paul, 30 ans, et Euclide, 60 ans, un écologiste un peu fou. Si son combat contre les bulldozers sera vain, elle va par contre gagner deux amours.

Source : premiere.fr

Distribution

Carole Laure (Lorca) ; Lewis Furey (Paul) ; Serge Reggiani (Euclide Brown) ; Claudine Auger (Johanna MacPherson) ; John Vernon (Jim MacPherson) ; Claude Blanchard (Hector) ; Carine Carlier (Liliane) ; Donald Pilon (Georges) ; Michel-René Labelle (Louis) ; Gilbert Sicotte (Julien)

Et avec : Jean-François Léveillé ; Gilles Renaud ; Guy L'Écuyer ; Isabelle Bédard ; Sophie Vaillancourt ; Rose Squiccianini ; Mireille Marchall ; Rolland Bédard ; Pierre Curzi ; J-Léo Gagnon ; Roger Turcotte ; Nathalie Breuer ; Pierre Fauteux ; Denise Filiatrault...

Fiche technique

Genre: Comédie musicale - Origine: Coproduction Québec-France, 1980 - Sortie en salles: 10 mai 1980 en France, 31 octobre 1980 au Québec - Première mondiale: 9 mai 1980 (Festival de Cannes) - Durée: 1h50 - Visa: Général - Tournage: 17 juillet au 21 septembre 1979 à Shawinigan, Grand-Mère et Montréal - Budget: 2,5 M$ - Box office au Québec: NC.

Réalisation et scénario: Gilles Carle - Production: Charlyne Ascaso (p. del.) - Producteur exécutif: Guy Fournier - Société de production: Les Productions du Verseau inc. ; E.I. Productions (France) - Distribution: Les Films Mutuels au Québec ; Gaumont en France

Équipe technique - Musique: Lewis Furey - Photographie: François Protat (35mm) - Direction artistique: Jocelyn Joly ; Anne Pritchard - Décors: André Brochu ; Claude Charbonneau ; Réal Perron - Costumes: Michèle Hamel - Montage: Hugues Darmois - Son: Henri Blondeau

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