Suggestions de films québécois incontournables – Partie 2: 1970-1979

Une liste toute personnelle des longs métrages québécois incontournables. Secondepartie : les films sortis entre 1970 et 1979, comprenant quatorze films. Jacques Leduc, Jean Pierre Lefebvre, Francis Mankiewicz, entre autres, font partie de la liste,

Jocelyn Bérubé (g.) dans Tendresse ordinaire (Jacques Leduc, 1973)

Jocelyn Bérubé (g.) dans Tendresse ordinaire (Jacques Leduc, 1973)

Voici le deuxième volet de ma liste personnelle de suggestions, volontairement limitée à un peu plus d’une centaine de titres. La liste comprend plusieurs chapitres correspondant chacun à une décennie et concernera autant les longs métrages de fiction que les documentaires. Pour ce deuxième chapitre, nous revenons sur les années soixante-dix, une une décennie faste en “vues” québécoises essentielles.

Je vous livre donc ci-dessous quatorze suggestions couvrant la période allant jusqu’en 1979 inclus. L’objectif ici n’est pas de répertorier les « meilleurs » films québécois ni même d’établir un quelconque classement élitiste, mais bien de donner au visiteur québécois ou étranger quelques exemples d’œuvres marquantes selon mes goûts personnels et qui sont, si possible, disponibles en format DVD.

Amateur de cinéma québécois depuis plus de quinze ans, c’est en toute humilité que je vous livre ces choix personnels qui, je l’espère, sauront vous donner l’envie d’approfondir vos recherches dans le répertoire québécois, riche malgré son jeune âge de plus de 1 000 productions de fiction francophones et anglophones.

Suggestions de films québécois – Partie 2: 1970-1979

Dernière mise à jour : 12 octobre 2014.

1. Les beaux dimanches (Richard Martin – 1974) : critique acerbe de la petite bourgeoisie canadienne française, amollie dans le confort et le luxe factice de la vie de banlieue. Pour Jean Duceppe et Denise Filiatrault, et une toute jeune Louise Portal. Adapté d’une pièce de Marcel Dubé. Disponible en DVD

2. Les bons débarras (1979) : une fillette possessive déterminée à éradiquer tous les hommes qui tentent de rentrer dans la vie de sa mère. À mon avis, l’un des plus beaux films québécois de tous les temps. Pour toute la brutalité et l’horreur dans la si fragile Charlotte Laurier et pour la beauté des dialogues signés Réjean Ducharme. Disponible en format numérique (DVD et en ligne)

3. Les dernières fiançailles (Jean Pierre Lefebvre – 1973) : les derniers jours de la vie d’un couple aimant marié depuis un demi siècle. Le film porte un regard d’une immense tendresse sur deux êtres en fin de parcours que même la mort ne séparera pas. Disponible en DVD

4. Gina (Denys Arcand – 1975) : mon premier est une danseuse désillusionnée, mon deuxième une équipe de tournage bâillonnée, mon troisième un caïd sans scrupules. Mon tout est un film remarquable portant un regard froidement lucide sur le cinéma et la société dans son ensemble. Disponible en DVD

Louise Forestier est Taya la reine des communistes chinois dans IXE-13 (Jacques Godbout, ONF - image coll. personnelle)

Louise Forestier est Taya la reine des communistes chinois dans IXE-13 (Jacques Godbout, ONF – image coll. personnelle)

5. IXE-13 (Jacques Godbout – 1973) : juste après guerre, un agent secret canadien, IXE-13, est chargé de mettre au jour un réseau communiste. Une comédie musicale, un pastiche des James Bond, sauce Casino Royale, une bédé loufoque et bariolée qui fait figure aujourd’hui de précuseur. Une liberté créatrice baroque totalement indémodable. Voir en ligne

6. J.A. Martin photographe (Jean Beaudin – 1976) : un couple qui se redécouvre en parcourant le Québec du XIXème siècle… Un visage de femme forte (Monique Mercure) qui restera longtemps en mémoire. Prix d’interprétation féminine à Cannes. Voir en ligne

7. Les mâles (Gilles Carle – 1970) : le québecois retrouve ses racines de trappeur dans ce ménage à trois qui fleure bon la libéralisation et l’anarchie. Un Carle mineur, mais que je ne peux oublier de cette liste, juste pour avoir le plaisir d’entendre Le temps est bon, le ciel est bleu, j’ai deux amis qui sont aussi mes amoureux… chanté par Isabelle Pierre. Disponible en DVD

8. Mon oncle Antoine (Claude Jutra – 1971) : « Le plus grand film canadien de tous les temps » comme se plaît à nous dire l’ONF. De cette comédie largement acclamée qui met l’enfance en transhumance vers le monde adulte, je retiens essentiellement la gentillesse et la verve de cet immense acteur qu’était Jean Duceppe. Voir en ligne

9. On est loin du soleil (Jacques Leduc – 1970) : 6 portraits d’une famille modeste de Montréal. 6 portraits d’une société québécoise en pleine mutation. 6 facettes de la vie du Frère André. Le premier film choral québécois, une œuvre intimiste d’une beauté rare. Voir en ligne

10. Les ordres (Michel Brault – 1974) : la crise d’octobre 1970 magnifiquement filmée entre documentaire et fiction et qui nous alerte sur quelque chose de pourri en quelque part. Premier prix d’importance pour un film québécois à Cannes (prix de la mise en scène ex-aequo). Premier prix de la critique québécoise. Disponible en DVD

11. Réjeanne Padovani (Denys Arcand – 1973) : un autre film majeur de Denys Arcand qui poursuit sa démonstration sur la pourriture de la société, ici les politiciens municipaux véreux. Ce n’est pas seulement un drame social auquel on a droit. C’est un judicieux assemblage de drame humain, de satire et de polar, doublé d’une exceptionnelle performance d’acteurs. Disponible en DVD

Le temps d'une chasse de Francis Mankiewicz (L'Écuyer au centre, Sabourin à droite)

Le temps d’une chasse de Francis Mankiewicz (L’Écuyer au centre, Sabourin à droite – Coll. personnelle)

12. Le temps d’une chasse (Francis Mankiewicz – 1972) : Trois hommes idiots qui s’extirpent de leur vie ordinaire le temps d’une partie de chasse. Ce qui devait être une partie de plaisir tourne au drame. Une photographie (de Michel Brault) impeccable, un trio de comédiens hors pairs et une vision plus que déroutante de l’absurdité du mâle québécois. Voir en ligne.

13. Tendresse ordinaire (Jacques Leduc – 1972) : une femme attend le retour de son mari qui travaille loin dans le Nord québécois. Leduc filme en plans séquences les silences de l’absence et les soupirs de l’attente. Un film remplis de moments « ordinaires » d’un couple profondément soudé malgré les distances. Disponible sur le Canal 900 (Illico)

14. La vraie nature de Bernadette (Gilles Carle – 1972) : Carle se moque bien du retour à la terre de cette bourgeoise éprise de justice et de liberté (inoubliable Micheline Lanctôt). Mais il se moque aussi de la vénalité et la bonasserie des « petites gens », par certains côté arriérés. Disponible en DVD

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PS: je n’ai pas inclus les films que je n’ai pas vus, même s’ils sont considérés comme des classiques ou des incontournables.

©Charles-Henri Ramond – Toute reproduction partielle ou totale sans autorisation est interdite – Liste originalement publiée en juin 2010 sur filmsquebec.over-blog.com

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