Fini 2017, vive 2018!

Encore quelques jours de répit avant que 2018 ne nous emporte dans son lot ininterrompu d’actualités et de sorties. Encore quelques jours pour revenir sur l’année écoulée…

Encore quelques jours de répit avant que 2018 ne nous emporte dans son lot ininterrompu d’actualités et de sorties. Encore quelques jours pour revenir sur l’année écoulée, qui aura vu 31 longs métrages de fiction sortir en salle (liste des films québécois 2017). 31, c’est deux de moins qu’en 2016, trois de moins qu’en 2015 et 12 de moins qu’en 2014, année record avec 43 films distribués commercialement. Il s’agit donc d’une troisième période consécutive à la baisse. Cependant, vu la forte quantité de projets en attente, 2018 devrait inverser la tendance.

D’un point de vue qualitatif, dans l’ensemble, 2017 aura été sans grand éclat, mais d’un niveau peut-être plus homogène que par le passé. En dehors de deux ou trois productions complètement ratées, et de rares essais audacieux (mon top 5  2017), la majorité s’est contentée de rester dans un « ventre mou » plutôt confortable. Simon Lavoie et Robin Aubert auront connu une année marquante dans leur carrière avec chacun deux (très bonnes) propositions à leur actif.

Image extraite de Ceux qui font les révolutions... de Mathieu Denis et Simon Lavoie (dist. K-Films Amérique)

Image extraite de Ceux qui font les révolutions…

Cette relative homogénéité explique d’ailleurs en partie que les parts de marché aient repassé la barre des 10% pour la première fois depuis des lustres [1]. Même si ce chiffre positif repose en grande partie sur deux suites populaires (DPEF2 et BCBC2), qui représentent à elles seules près des deux tiers des entrées, nombreuses furent les productions à atteindre un « large public ». On le sait, notre succès tient sur cinq ou six films porteurs. Cette année ils étaient là. Outre les cinq millionnaires, Pieds nus dans l’aube, Les rois mongols et dans une moindre mesure Ça sent la coupe et Nelly auront réussi leur pari (tableau des entrées en salle). Une telle quantité de « succès » ne s’était pas vue depuis longtemps.

Au chapitre des bonnes surprises, signalons la belle tenue du Problème d’infiltration de Robert Morin et de Les Affamés de Robin Aubert. Avec Radius de Caroline Labrèche et Steeve Léonard, ils ont permis au genre québécois le plus drastique de sortir un peu de l’ombre. Dommage que ce dernier n’ait pas bénéficié d’une sortie plus proche de Fantasia où il avait été présenté en première. Néanmoins, souhaitons que les résultats enregistrés par les films de Morin et d’Aubert confirment auprès des subventionnaires de notre cinéma que l’horreur, le fantastique ou la science-fiction sont des styles plus populaires que l’on ne peut bien le croire. Et peut-être plus exportables aussi. À condition que la qualité et les budgets soient là, bien sûr. Avec 3 millionnaires sur 5, la comédie reste, comme d’habitude, le genre largement favorisé par le public.

Jean-Simon Leduc dans Maudite poutine (2016, réal. Karl Lemieux - dist. Funfilm Distribution - Copyright: Yannick Grandmont 2015)

Jean-Simon Leduc dans Maudite poutine (2016, r̩al. Karl Lemieux Рdist. Funfilm Distribution РCopyright: Yannick Grandmont 2015)

Sur le plan des premiers longs métrages, 2017 a été atypique avec seulement 4 nouveaux venus dans nos salles obscures (Karl Lemieux et son Maudite poutine, Sophie Goyette avec Mes nuits feront écho, Jean-François Asselin avec Nous sommes les autres ainsi que le Goon de Jay Baruchel). C’est une forte baisse par rapport aux années précédentes (ils étaient 10 en 2016 et 10 en 2015). Là encore, 2018 devrait changer la donne puisque rien que pour le premier trimestre on en recense déjà sept.

Enfin, et ce ne date pas d’hier, le cinéma dit d’auteur aura eu encore une fois toutes les peines du monde à se montrer en dehors de Montréal et des grands centres urbains, et à survivre après les deux ou trois petites semaines de leur durée de vie à l’écran.

On souhaite bien sûr que les choses s’améliorent à ce sujet, avec en particulier, l’arrivée d’un nouveau complexe de répertoire à Montréal… mais les divers projets proposés, puis repoussés, transformés ou carrément annulés, ressemblent de plus en plus à une chimère. Au chapitre de la disponibilité des films en VOD, c’est toujours tellement flou… Aujourd’hui, lorsqu’on annonce la sortie d’un film en VOD, il est presque impossible de savoir exactement où, à de rares exceptions près. De même, est-il encore possible de trouver un film sorti il y a un ou deux ans? À Films du Québec, nous recevons plus d’une dizaine de demandes par semaine de la part de visiteurs qui cherchent comment visionner ou se procurer notre cinéma. Pour les vieux films, le cas est vite vu, pour les nouveautés, c’est une tout autre histoire. Nous tenterons cette année de nous attaquer à cette question en essayant de clarifier un peu la disponibilité des oeuvres… en souhaitant surtout que les distributeurs communiquent mieux leur offre VOD afin d’y voir plus clair. On verra bien si les choses bougent un peu de ce côté.

Sur ce, 2017 est morte, vive 2018!

Note

[1] 12,2% à fin octobre selon l’OCCQ.

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